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Slumdog millionaire

Démarré par lalita, 31 Octobre 2008 à 10:24:56

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Madhurifan

#75
Il n'est quand même pas simple de savoir si ces gens n'ont pas réellement été blessés. Bien sur, ça peut être une question de fric. Mais peut-être pas...
Si le film s'appelait "chiens de français pleins de fric", peut-être que certains parmi nous n'apprécieraient pas franchement.
D'ailleurs, pourquoi Dany Boyle a-t-il choisi cet titre plutôt que celui du livre ("Q & A")? L'a-t-il dit dans une entrevue ?

JP

http://www.bollybase.fr - la base de données Bollywood
http://www.chronobio.com - des milliers de dates de naissance

Didi

Tiens, ils ont parlé de Slumdog au journal de 20H sur F2, en particulier de la sortie en Inde du film et des petits bouts d'acteurs.
Le jeune garçon qui joue Salim et la pitchounette qui joue Latika petite viennent réellement de Dharavi. Le film a été pour eux une merveilleuse expérience, car, même s'ils ne pourront toucher leur cachet qu'à leur majorité, désormais, ils sont scolarisés et le jeune qui joue Salim a reçu plusieurs propositions pour continuer à tourner. Espérons pour eux que l'aventure du film leur permette de sortir de leur condition.

Laurent

#77
Je n'ai pas trouvé "slumdog" dans des dicos, "dog" me semble proche du français au sens figuré ("une vie de chien", c'était un titre de Chaplin je crois). Cela dit, un terme anglais comme "underdog" (dont le sens littéral peut choquer) signifie en fait "opprimé, perdant, le plus faible"... Je ne sais pas non plus si ce titre est ou non une citation, ironique, d'un personnage méchant du film, par exemple. Je note en tout cas que ce M. Vishwakarma a des préjugés négatifs contre le British Boyle à cause des événements d'avant 1947 (même si ce n'est chez lui qu'une façon de parler, cela m'interpelle), autre point propice à la discussion.

Je demanderai à un pote à moi angliciste pour "slumdog". En tout état de cause, les gens blessés, peut-être à juste titre, ont plus intérêt, pour se sentir mieux, à chercher un dialogue avec Danny Boyle qu'à l'attaquer en justice, ce qui est souvent un moyen de s'abriter derrière la loi et le dédommagement qui entretient le déni et permet d'éviter tout dialogue. On devrait pouvoir dire ce qu'on veut et donner les titres de films qu'on veut sans risquer autre chose qu'une demande d'explication en débat télé contre des contradicteurs argumentés.

Si, comme tu dis Madhurifan, le film s'appelait, ce qui me paraîtrait plus hard, "chiens de Français pleins de fric" (ce qui me fait rire, car "chien" est une insulte très courante dans les films musclés bollywoodiens, "chienne" étant plus rare et plus péjoratif), la sanction serait plus immédiate qu'un procès : le film serait boycotté en France, par moi agacé y compris. A titre d'exemple, il existe bien une trilogie de comédies policières canines ricaines intitulées, en français, "Chien de Flic" (j'ai l'affiche du 2 dans ma chambre, Jim Belushi), c'est au moins aussi pire que le Boyle et ça n'a jamais été interprété comme une insulte contre les policiers, puisque ce n'est pas le sujet.

Madhurifan

Je voulais simplement dire que le titre d'un film (ou d'une chanson, ou d'un livre...) peut blesser quelqu'un. Chacun réagit à sa manière.
Toi, tu vois une manière de tirer du fric. C'est bien possible. Moi, je n'en sais rien et donc je me dis qu'ils sont peut-être sincères. La vie n'est pas facile tous les jours à Dharavi. En plus, se faire insulter (s'ils l'ont vraiment ressenti comme ça) ça peut mettre les boules et entrainer des réactions épidermiques.
Pas besoin d'aller à Mumbai, on a déjà vu des réactions comme ça dans des cités en France. Bon, chez nous, ça ne finit pas au tribunal. En Inde c'est peut-être différent.
Et puis même si c'est pour l'argent, après tout... Dany Boyle va s'en mettre plein les poches. S'ils peuvent en profiter un peu, le producteur ne finira pas sous les toits.
Sans oublier que, si je me souviens bien, dans le bouquin on parle de gosses mutilés pour en tirer de l'argent. Une civilisation, quoi.
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chelam

#79
je crois que slumdog signifie pouilleux mais je ne suis pas sure à 100%
sinon babla traduit par chien errant http://fr.bab.la/dictionary.php?translate=Slumdog%20&language=EnFr
Ne blâme pas Dieu d'avoir créé le tigre mais remercie-Le de ne pas lui avoir donné d'ailes.

Laurent

#80
Suite à ma question, mon ami m'a répondu qu'il traduirait ça par « une épave vivant dans des quartiers pauvres », peut-être plus péjoratif comme « racaille ». Donc "slumdog", introuvable dans des dicos, ce serait peut-être bien un terme négatif.

En France, je ne me souviens pas de procès pour un titre, mais pour des dérapages dits ou écrits (un vaste sujet hors-sujet sur lequel je m'abstiendrais de parler dans ce post, mais en général c'est pour des trucs évidemment plus hard que ce "slumdog").

Je crois que nous divergeons sur ce point, Madhurifan : si j'ai bien compris, tu penses qu'il faut éviter de blesser les gens si on le peut (je pense aussi à toute déclaration publique/médiatique en général), alors que moi je suis pour la liberté totale d'expression, quitte à blesser et à m'en excuser, mais également à être blessé, ce qui permet de rebondir et d'ouvrir un débat, de progresser éventuellement vers l'ouverture d'esprit (comme dans l'exemple du titre maladroit "Chien de Flic", où les gens ont vu un chien sur l'affiche, ce qui a dissipé, "de bonne foi", le malentendu)... Cela dit, du point de vue de la loi (de la démocratie ?), on se situe toujours un peu entre les deux, "entre nous deux" si j'ose dire, et c'est peut-être cette modération qu'il faut adopter.

Didi

Citation de: chelam le 23 Janvier 2009 à 22:03:47
je crois que slumdog signifie pouilleux mais je ne suis pas sure à 100%
sinon babla traduit par chien errant http://fr.bab.la/dictionary.php?translate=Slumdog%20&language=EnFr
Oui, dans les sous-titres, ça avait été traduit par pouilleux. Je me souviens bien d'une réplique d'Irrfan Khan qui disait "tiens, le pouilleux se rebiffe".
Je suis d'accord avec ce que dit Laurent. Le film ne donne aucunement une vision négative des personnes vivant à Dharavi. Au contraire, Boyle a su tirer, pour son film, de la force de ce contexte social et des jeunes comédiens qui en sont issus. Maintenant, si la notoriété du film peut aider des ONG à travailler à Dharavi pour scolariser les enfants par exemple, la médiatisation aura servi à quelque chose.
Il y a beaucoup de faux procès fait à ce film courageux. D'abord, Big B qui le décriait parce qu'il montrait la réalité, aujourd'hui il a corrigé le tir en disant que ce n'était pas lui, mais quelqu'un qui avait écrit sur son blog, etc. Maintenant, un habitant de Dharavi qui considère le titre comme une offense. Bref, beaucoup de bruit pour rien. Ce qui est clair, c'est que quoi qu'on puisse penser de ce film, il ne laisse pas indifférent.

Jordan White

Un très beau film, qui une fois le premier quart d'heure passé ne décroche plus de son objectif : mettre tout en oeuvre pour nous mettre dans la peau de Jamal et nous donner envie de le voir retrouver son amour d'enfance. Le premier point positif c'est la musique du film par rapport à l'écoute du disque : Didi tu peux reprendre ton souffle, la musique passe en effet bien mieux avec les images, que ce soit Oh Saya et surtout Ringa Ringa. Jai Ho en final est un peu décousu au niveau de la chorégraphie qui m'a curieusement rappelé le Thriller de Michael Jackson plutôt qu'une chorégraphie basique hindi. On voit que les acteurs ne sont pas des danseurs pro, mais en contre partie il y a une fraîcheur certaine qui se dégage de leurs mouvements, une certaine maladresse aussi.

La première partie dans les bidonvilles durant l'enfance des (anti) héros est très dure : Taran Ardash a raison d'une certaine façon. La critique est aisée quand il s'agit d'un cinéaste anglais venant tourner en Inde dans les taudis et les ordures, beaucoup moins véhémente quand il s'agit d'un cinéaste indien qui tourne sur ces mêmes lieux, tout en ajoutant un peu de gloss et de paillettes pour ne pas choquer le public. Là on est clairement le nez dans les détritus, rien n'est mis de côté, et ça bouscule le spectateur, tout en évitant le piège du film carte postale ou celui du film de l'occidental venu tourner en Inde pour imposer sa vision (le cas le plus typique étant à mes yeux l'insupportable Darjeeling Limited et ses personnages archétypaux, sorte de spiritualité indienne pour les nuls). Slumdog Millionaire reste très indien dans l'esprit, dans la réalisation même (des emprunts au filmage oblique de Ram Gopal Varma mais en moins ostentatoire, des hommages à Amitabh comme l'incroyable scène de l'autographe, un casting indien et NRI). Boyle s'efface derrière ses jeunes acteurs et les magnifie (le baiser final).

La deuxième partie est moins grave, plus optimiste, toujours aussi nerveuse et superbement éclairée (ce Scope magnifiquement mordoré). Le film prend de l'ampleur dramatique, entre les croisements frères et amour à reconquérir, scènes de larcins, jusque dans le suspens de la dernière question du jeu). Louons Anil Kapoor pour son interprétation cynique du présentateur. Il s'est délecté et le montre clairement. Irrfan Khan est excellent comme toujours. Le film prend de l'ampleur dramatique et aboutit à une séquence de fin libératrice, typique de la production hindi classique, où l'amour triomphe de tout, et moi d'être très ému. Ce que je ne pensais pas forcément avant de le découvrir, ayant peur d'un film au buzz hallucinant se voulant surtout bête de festival.


Didi

#83
Tiens, je suis contente que tu aies apprécié le film et la musique une fois montée sur le film (je reprends mon souffle et cesse de m'égosiller  ;) ;) ;))

Sinon, une petite chose ou plutôt deux (eh oui, je ne pouvais pas être d'accord sur tout)

1) je ne pense pas que le film et avec lui, le réalisateur, "se veulent" (je te cite) comme une bête de festival. Je pense que le film plaît par sa générosité, par la puissance de survie qu'il dégage (pour le contenu) et parce qu'il est bien fait techniquement : montage, photo, son (la forme).

2) Je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis de Darjeeling Limited en particulier comme film de "spiritualité pour les nuls", ce film ne parle pas du tout de spiritualité ou alors nous n'avons pas du tout la même définition de spiritualité. Moi, je n'ai que moyennement aimé le film, il ne m'a pas bouleversée outre mesure (donc ne je ne le défendrai pas bec et ongle comme je pourrais le faire pour Slumdog) et j'ai surtout été sensible à la forme. Il propose une vision de l'Inde, celle d'occidentaux en voyage sensibles aux couleurs, aux paysages (ce que met très bien en valeur la photo). Il n'y a qu'une seule petite scène où l'on peut entrevoir la réalité (la scène quand les personnages ramènent le corps du petit gamin au village), mais je ne vois nullement dans ce film de quête spirituelle.

Laurent

Hmmm, oui, c'est plutôt les auteurs intellos-excentriques qui sont abonnés aux festivals, comme le Coréen Kim Ki-Duk aux films abscons, ou le Taïwanais Tsai Ming-Liang (La Saveur De La Pastèque !), voire le tragi-comique maniéré Wes Anderson que j'aime bien, pour citer des exemples extrêmes. Boyle est un réal très formel qui a surtout fait des films de genres musclés et/ou hollywoodiens, donc les festivals ne courbent l'échine que devant de la vraie qualité, je pense.

Madhurifan

#85
J'ai enfin vu ce film qui déchaine les passions, collecte les récompenses et fait vibrer le forum.
C'est incontestablement un bon film. Pas étonnant qu'il ait autant de succès. Il y a tous les ingrédients d'un bon film à festivals et populaire.

Maintenant quel rapport y a-t-il entre SM et Q&A le bouquin qui a inspiré le film ? Moi, je dis pratiquement aucun.
- Qu'en est-il de la charge contre le jeu ? Dans le bouquin, on voit que c'est clairement une question de fric qui panique le staff de l'émission. Ici, on a un Anil Kapoor quasiment démiurge. D'ailleurs il le dit : c'est MON spectacle.
- Qu'en est-il de la charge contre l'église et ses hypocrisies ? Disparue. Le livre aborde copieusement cet aspect de belle façon et sans manichéisme. Ici, tout problème de religion est effacé. On garde la baston hindou/muslims. Ca suffira. Le triple prénom de héros à la fois hundou, musulman et chrétien (Ram Mohammad Thomas), tout un symbole et à la base du livre, passe à la trappe au profit d'un bien conventionnel prénom unique.   
- Dans le film c'est le policier qui interroge. Dans le livre c'est l'avocate qui confesse. Le résultat c'est que la vision "affectueuse" du livre est remplacée par une vision "compatissante" dans le film (bien entendu vu côté lecteur ou spectateur).
- Dans le livre, c'est l'héroîne qui sauve le héros. Ici, on en revient au schéma macho bien occidental. C'est une esclave et le preux chevalier vient la sauver.
- etc.

J'ai lu le livre lorsqu'il est sorti et je ne me souviens plus de tout mais le sentiment que ça me laisse c'est que Danny Boyle a conservé l'idée et a reconstruit un film à sa sauce.  Pourtant, le livre était vraiment écrit comme un scénario.
Sur le plan de la dramatisation, on avait dans le livre un mélange des époques, on passait de l'enfance à l'adolescence puis on revenait à l'enfance. Bref, V Swarup battait les cartes et déstabilisait son lecteur avec ces changements  d'époque. Dans le film, les flash back sont chronologiques. Pas à se prendre la tête.

On discutait du fait que certains indiens n'avaient pas apprécié le vision donnée de leur bidonville par le film. En l'ayant vu, je le comprends un peu. D'ailleurs, j'aimerais bien savoir pourquoi le film ne sort en Inde que le jour où il passe aux oscars. Craindrait-on une réaction moins élogieuse là-bas qu'ici ?

Sur la technique de Boyle. Incontestablement c'est travaillé. Il réussit à créer une ambiance à grands coups de jeux de couleurs, de saturation, de dominantes et de cadrages tordus. C'est du bon boulot mais sans grande originalité. La vision trash de Bombay est effectivement un beau décor, propre à frapper l'esprit européen ou américain. On se croirait dans Seven.
Quant à la musique, je disais dans un autre post que je la trouvais (écoutée sans lien avec le film) musique d'ascenseur. Et bien, avec le film, je trouve qu'elle est parfaite (mais toujours aussi fade en musique seule). Elle colle parfaitement à l'action et se fait oublier au profit de l'ambiance. C'est un beau travail et je pense qu'elle mérite une récompense.

En résumé, pour moi, SM est un bon film anglais avec Bombay pour décor, mais complètement insouciant de livre. Pas de doute qu'il ne dégradera pas la filmographie de Danny Boyle.

JP

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Madhurifan

"Slumdog Millionaire" a obtenu samedi soir le prix du meilleur long métrage de l'année décerné par le syndicat américain des producteurs de cinéma (PGA) à Los Angeles, a rapporté la presse professionnelle de Hollywood.

http://fr.news.yahoo.com/2/20090125/tcu-cinema-slumdog-millionaire-prix-des-0b4785e.html
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Jordan White

#87
Citation de: Didi
1) je ne pense pas que le film et avec lui, le réalisateur, "se veulent" (je te cite) comme une bête de festival. Je pense que le film plaît par sa générosité, par la puissance de survie qu'il dégage (pour le contenu) et parce qu'il est bien fait techniquement : montage, photo, son (la forme).


Je me méfie des films dont on annonce que c'est le choc ultime, une nouvelle date du ciné, que c'est bouleversant etc. Il y a une certaine appétence à créer des buzz pour des films qui n'en demandent pas tant et sont parfois considérés comme des classiques instantanés avec nombreux prix à la clé. Pour reprendre les exemples de Laurent, je pense que les films de Kim Ki Duk sont imbuvables mais plaisent énormement aux festivaliers. Ca fait bien en plus de dire qu'on aime ses films et on se retrouve parfois un peu con ou pas (moi j'assume) de dire que l'on aime pas Printemps, été... ou L'île. En France, c'est toujours bien vu de dire que l'on adore Satyajit Ray car c'est un auteur, qu'il a fait d'excellents films et pour une certaine intelligentsia qui crache souvent sur Bollywood, Ray c'est le sommet du ciné indien, que Ray ce n'est quasiment que le cinéma indien dans sa représentation la plus large alors que je ne le crois pas, en oubliant bien souvent des artisans qui faisaient de très bons films. J'aime beaucoup ce qu'à pu faire Ray qui ne serait pas venu au cinéma sans Jean Renoir, mais il n'y a pas que lui quoi...

Citation2) Je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis de Darjeeling Limited en particulier comme film de "spiritualité pour les nuls", ce film ne parle pas du tout de spiritualité ou alors nous n'avons pas du tout la même définition de spiritualité. Moi, je n'ai que moyennement aimé le film, il ne m'a pas bouleversée outre mesure (donc ne je ne le défendrai pas bec et ongle comme je pourrais le faire pour Slumdog) et j'ai surtout été sensible à la forme. Il propose une vision de l'Inde, celle d'occidentaux en voyage sensible aux couleurs, aux paysages (ce que met très bien en valeur la photo). Il n'y a qu'une seule petite scène où l'on peut entrevoir la réalité (la scène quand les personnages ramènent le corps du petit gamin au village), mais je ne vois nullement dans ce film de quête spirituelle.

Je n'ai aimé qu'une scène dans Darjeeling, qui pourrait constituer un excellent court-métrage d'ailleurs : l'introduction avec Bill Murray. Une petite comédie de cinq minutes pour quatre vingt minutes de palabres dans un décor unique très peu pour moi. La photo est jolie, mordorée, mais Anderson aime se regarder filmer. Le nombre de travellings accélérés à la Paul Thomas Anderson qui lui même s'inspire de Scorsese est impressionnant. C'est technique mais ça ne fait pas avancer l'histoire, qui réunit des frères qui essaient de renouer le dialogue dans une Inde de carte postale à mon sens. Pour la spiritualité indienne, çà se passe en Inde, il y a une scène de prière en particulier qui a un moment donné est censée donner du sens à leurs égarements en se retrouvant autour d'une séquence de dévotion, mais j'ai détesté la façon dont le second degré venait s'immiscer dans cette scène, avec le petit sourire en coin. Les personnages me sont antipathiques (je ne crois d'ailleurs pas qu'ils soient sensibles aux paysages, il y a trop d'ellipses de gare en gare à ce sujet) la mise en scène en fait des tonnes, et les dialogues ont une veine brillante qui ne demande qu'à être applaudie.


Didi

#88
Enfin, moi, j'aime  Satyajit Ray, parce que les films que j'ai vus de lui sont excellents voire excellentissimes , il n'y a pas à tortiller, mais justement aux péteux qui ne parlent que de lui, je leur réponds que le cinéma indien ne se résume pas à lui, ni au ciné hindi d'ailleurs et que les cinémas du Sud (en particulier tamoul et malayalam) font d'excellents films. C''est à nous, qui connaissons autre de défendre ce que j'appelle le ciné "All India".

Sinon, pour Darjeeling, ce n'est pas parce qu'il y a une scène de prière que c'est de la spiritualité.
Mais je comprends ce que tu veux dire. La vision de W. A.  rappelle un peu celle des hippies qui se sont entiché de "pseudo-spiritualité" indienne en n'en adoptant que les signes extérieurs. En plus comme ils ont été accueillis pas les Hare Krishna qui sont les plus ouverts, les plus accueillants, la culture hippie a complètement dévoyé leur spiritualité pour en renvoyer une image caricaturale en occident.

Cécile

Pardon de m'éloigner du sujet de départ, mais je voulais revenir sur les critiques du Darjeeling Limited. Personnellement, je ne pense pas que le réalisateur ait voulu, à travers son film, nous donner une certaine vision de l'Inde. Je pense que son objectif premier était d'avoir des héros aussi perdus psychologiquement que physiquement, et pour cela, il avait besoin de les envoyer dans "un autre monde" ; il a sans doute choisi l'Inde à cause de ses célèbres "contrastes" : riches-pauvres, mégalopoles-villages... Ainsi les trois frères étaient totalement perdus, et cherchaient à retrouver dans ce pays ce qu'ils en connaissaient, d'où la scène du temple, caricature de la spiritualité indienne pour l'occidental de base. Le film se dévoile à nous à travers les yeux des héros, qui ne voient que les "cartes postales" de l'Inde, mais qui, peu à peu, reviennent dans la réalité (séquence du village), et prennent aussi conscience de leur vie, leur famille...
Enfin, dans ce film, les dialogues sont riches et souvent drôles, et les images, réalistes ou pas, sont sublimes. Il serait dommage de s'en priver !