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Messages - fracasse

#1
Je réponds ici à ton post sur Bombay puisque c'est un film tamoul ;) et qu'il est question de politique.

Citation de: Didi le 19 Février 2009 à 10:38:28
Pourquoi réserver les sujets graves (émeutes, terrorisme) à des films d'auteur et à des documentaires? Cela signifie toucher une faible audience, qui plus est une élite. Justement, la grande force de Bombay est de traiter les émeutes religieuses et de délivrer un message de tolérance qui soit accessible au plus grand nombre.

Je viens juste de retrouver où j'avais lu quelque chose sur ce sujet.
N°2  de la revue Books de février 2009 : dans l'article qui rend compte du livre de Suketu Mehta - Bombay Maximum City, Buchet-Chastel 2006 – on peut lire à propos du Shiv Sena, parti nationaliste hindou qui domine le jeu politique à Bombay et au Maharastra : « le démagogue leader du mouvement, Bal Thackeray, a de longue date étalé son admiration pour Hitler. En 1993, des commandos du Shiv Sena ont dévasté les quartiers musulmans de la ville, incendiant, violant, tuant. Sous les yeux d'une police d'abord passive, qui s'est vite mêlée avec enthousiasme aux émeutiers, comme le révèlent les transmissions radio. En neuf jours, six cent personnes furent tuées, deux mille blessées. Seule une poignée d'agresseurs hindous fut poursuivie et dix policiers accusés de meurtre reçurent même une promotion. Deux cent quinze mille musulmans environ, leurs maisons et leurs commerces partis en fumée, fuirent la ville par trains spéciaux (...) la haine reste l'outil clé pour le leader du Shiv Sena, Thackeray, qui confie à Mehta en toute candeur comment il pousse les foules à accomplir ses volontés (...) l'art de les manipuler consiste à les convaincre que leur chômage, ou n'importe quel autre problème dans cette ville écrasante (...), que tout est de la faute des musulmans. »

Je ne me souviens pas parfaitement du film mais il me semble qu'il met sur le même plan les hindous et les musulmans...
Or il semble tout de même y avoir clairement un camp qui est du coté des victimes et l'autre des « bourreaux ». Et peut être une attaque concertée plutôt que des émeutes religieuses.
Ailleurs on peut lire une citation d'un membre important du VHP (aile radicale du BJP) : « la solution au problème musulman est simple. Les blancs, les hindous et les israéliens doivent s'unir, ainsi nous règlerons une fois pour toutes le problème musulman » 8| 8|, ou le commentaire suivant sur les évènements de 1992/1993 : «le principal défi à la vision de Nehru [d'une Inde laïque] n'est pas venu de la foule hystérique, mais de certains politiciens qui ont mis le communautarisme au cœur du champ politique indien ».

Le Bombay de Mani Ratnam a certes le mérite de délivrer un message de tolérance, mais à mon avis il effleure à peine les questions de fond et induit une vision réductrice des évènements, au moins pour un spectateur non averti.
Cet extrait va dans ce sens :
Citation de: Didi le 18 Février 2009 à 18:45:49
After making Bombay (1994), he even agreed to cuts demanded by Balasaheb Thackeray. The film offered a romantic recipe for communal harmony and endorsed Thackeray's view of the Muslim victim as accused. Rathnam's films, running only in 'A' centres in Tamil Nadu, had style and technical wizardry but were backed by little substance.
#2
Citation de: Didi le 18 Février 2009 à 18:39:42
Je ne sais pas, il y a un truc qui me gêne dans ton message. Outre le fait que tu dépeignes Mani Ratnam comme un réalisateur "racoleur" et/ ou "conventionnel", qualifications avec lesquelles je suis en total désaccord, que je ne comprends pas et que je te demanderai d'expliquer, si tu le veux bien, ...

Bien volontiers.
Je précise d'abord que certains films de Mani Ratnam figurent parmi mes favoris, comme Dil se ou Kannathil muthamittal. Et on est souvent plus exigeant avec ceux que l'on aime.

Bon j'avais mis des guillemets et un smiley parce que je ne savais pas trop comment l'exprimer, j'ai été trop lapidaire. Pour Bombay déjà un peu, et plus tard avec Guru, je suis gêné par l'ambiguïté d'un cinéma qui s'attaque à des sujets sérieux, plutôt réservés au cinéma parallèle voire au documentaire, en utilisant les outils du cinéma le plus commercial : mélo, chansons, dont certaines outrageusement plaquées, esthétique clipesque. Certes c'est ce qui fait l'originalité de Mani Ratnam et c'est techniquement brillant. C'est aussi ce qui fait son succès je pense. Non pas que je lui en veuille d'avoir du succès, mais j'ai du mal à comprendre sa démarche, son point de vue, je ne vois pas de ligne idéologique claire. Et au vu des sujets abordés il devrait y en avoir une non ?
Et du coup je me sens parfois en position de voyeur, en train d'apprécier un beau spectacle, alors qu'il s'agit justement de tout sauf d'un beau spectacle...
Bien sur ça n'est pas réservé à Mani Ratnam et c'est même assez répandu il me semble (le voyeurisme, l'illustratif, la banalisation de sujets qui mériteraient un traitement plus exigeant ou engagé...).
En cela il est pour moi très conventionnel, et peut être un peu démagogue.


Citation de: Didi le 18 Février 2009 à 18:39:42
...tu cites des films de réalisateurs de provenances diverses, qui ne sont pas issus de l'industrie cinématographique hindi (tels que Deepa Mehta, Mira Nair, qui, par leur condition de NRI, véhiculent d'autres traditions cinématographiques ou Shyam Benegal, issu de la nouvelle vague bengali) et qui font un cinéma fort différent des films produits par ladite industrie, qui était la question de départ. Je crois que le propos d'un Raj Kapoor en réalisant Shree 420 qui préconisait un cinéma résolument populaire est complètement différent de celui de Mira Nair pour Saalam Bombay, même si les deux films présentent des histoires originales.

Eh bien...la question de départ c'était juste les « meilleurs scénarios de films hindis »?
Et même : « au pire du non hindi ». Histoire de découvrir peut-être des « perles rares ».
Je n'ai lu nulle part qu'on se limitait à Bollywood.
Ce n'est donc rien de plus qu'une liste de films contingentée par ce que j'ai pu voir (ou pas, ou pas encore), un inventaire à la Prévert si tu veux, tout de même essentiellement en langue hindi et sur des sujets indiens et dont le point commun est justement de présenter des histoires fortes ou originales, à mes yeux.
J'aurais pu parler aussi de films tamouls ou bengalis ;) sauf que je n'en ai pas vu beaucoup.
#3
En lisant ce topic je me suis d'abord dit que c'était un challenge bien difficile à relever que de trouver des films hindis avec d'excellents scénarii.
Et puis je me suis pris au jeu et en fin de compte j'en ai trouvé pas mal. Pas forcément des chefs d'œuvre mais ils m'ont frappé soit par leur force soit par  leur originalité ou encore leur capacité à rendre extrêmement présents et réels des personnages, des lieux, des histoires,

- Jaane bhi do yaaro de Kundan Shah : comédie noire et loufoque qui compte des scènes de légende.
- Muskurahat de Priyadarshan : le charme léger des rencontres improbables, télescopage d'un vieux juge ayant pris sa retraite dans une station climatique (Amrish Puri super cool), de deux jeunes guides et d'une fofolle qui débarque dans leurs vies.
- Teesri kasam de Basu Battacharya : une histoire qui prend son temps sans jamais ennuyer, le charme bucolique des campagnes, des foires de village, des gens simples, un conducteur de char à bœufs et une danseuse itinérante, un chef d'œuvre discret ébouriffant de poésie.
- RGV avec Company, Satya, Kaun.
- la fable de Chandan Arora Main madhuri dixit banna chahti hoon!
- Shyam Benegal qui s'aventure chez Steinbeck dans Mandi.
- Bawarchi de Hrishikesh Mukherjee.
- Earth et Fire de Deepa Mehta.
- le réalisme social de Salaam bombay!, Dev, Chandni bar.
- la comédie spirituelle de Guru Dutt Mr and mrs 55.
- Shree 420 de Raj Kapoor, avec ses touches à la Capra et à la Chaplin.
- Madhumati de Bimal Roy, noir et blanc fougueux romantique en diable.
- Mrityu dand et Aanch pour la peinture de la violence d'un monde rural archaïque.
- Khamosh de Vidhu Vinod Chopra, joli suspense à la A.Christie avec Shabana Azmi et Amol Palekar dans leur propre rôle.
- Mother india pour son souffle mythologique.

Tout à fait d'accord sur les Munnabhai, Ek hasina thi, Khakee, DDLJ, Satyam Shivam Sundaram. Par contre Apaharan, certes bien construit, m'a laissé complètement froid.
Bombay c'est autre chose. Quelque chose me gène parfois avec Mani Ratnam, de l'ordre du conventionnel ou du 'racolage' :-\
Et ça fait un bail qu'un film indien récent ne m'a pas tenté mais là vous m'avez donné bien envie de voir No smoking ^^
#4
Citation de: maguy le 31 Juillet 2007 à 18:39:33
Quelqu'un pourrait me conseiller un bon roman "indien" pour m'occuper pendant l'avion? Un truc prenant quoi!

Ben si tu n'as pas encore pris l'avion, et si tu ne l'as pas déja lu : Shalimar le clown de Salman Rushdie. Je l'ai fini il y a peu et c'est le genre de bouquin que tu as beaucoup de mal à lacher une fois que tu as réussi à entrer dedans.
#5
Citation de: kendra le 14 Mai 2007 à 00:50:26
Citation de: didi14 le 14 Mai 2007 à 00:26:03Sinon, les filles, qu'est-ce qui vous arrête à ce point dans Fire? Le thème de l'homosexualité au féminin?

Bah en tout premier c'est mon vendeur de DVD qui veut jamais me le vendre  :P



Tiens ça me rappelle quelque chose : je l'avais pris dans une boutique et mon vendeur aussi était réticent. Il m'expliquait d'un air un peu dégoutté que c'était un film de lesbiennes.

Fire est un très beau film, différent d'Earth, beaucoup plus authentique et moderne. Il n'a pas cette image trop lisse, sans grain, qui, je suis d'accord avec Didi, fait un peu artificiel.

Ce n'est pas du tout un film ghetto ou choquant, ce sont avant tout de très beaux portraits de femmes, tiraillées entre tradition et modernité, devoirs domestiques et aspirations personnelles. Et là où mon vendeur avait finalement une bonne intuition en se méfiant, c'est que le « mâle indien » en prend pour son grade. Pas un pour racheter l'autre : de l'obsédé au coureur en passant par celui, absurdement dévotionnel, qui néglige sa femme pour son gourou. Impardonnable ! Surtout que sa femme est incarnée par la sublime Shabana Azmi. À elle seule elle est d'ailleurs une raison suffisante pour voir ce film, sa performance toute en douceur et en émotion contenue est absolument admirable.


#6
Culture asiatique / Kafka sur le rivage
13 Mai 2007 à 01:25:22


Je vous recommande vivement ce roman japonais de Haruki MURAKAMI.

Un de mes plus beaux plaisirs de lecture. Style limpide au service d'une imagination prodigieuse, à la fois très facile d'accès et d'une grande richesse.
Roman d'initiation, fable onirique entrelacée d'histoires d'amour et de malédiction, ce livre m'a capturé dès les premières pages et ne s'est plus laissé quitter.
Il installe de façon étonnante une dimension métaphysique et fantastique comme on pouvait  en goûter chez les grands écrivains russes du siècle dernier dans un quotidien à priori banal et tout à fait moderne. Il n'explique rien, mais il donne à voir et à sentir notre époque, ses incertitudes et ses mythes. Il rêve notre monde contemporain, et de quelle façon ! Magistral !

Un livre comme on n'en croise pas tous les jours. On en parle mieux que moi ici :
http://www.belfond.fr/yoda/catalogue.php5?ean=9782714440419


#7
Kishore Kumar, un des plus grands avec Rafi, chanteur mais aussi acteur, réalisateur...

Je l'ai découvert dans Chalti Ka Naam Gaadi, une comédie où jouent également ses deux frères et Madhubala.

Ici avec Anoop Kumar dans une chanson réjouissante.

http://www.youtube.com/watch?v=muwd-CkRRcs

Les trois frères tiennent un garage et se gardent de tout contact avec les femmes (l'aîné étant un farouche ennemi de la gent féminine) jusqu'au jour où Madhubala tombe en panne devant chez eux par une nuit d'orage...

http://www.youtube.com/watch?v=ro4nchxqmCE
#8
Bollywood / Re : Re : Re : Baazigar
04 Avril 2007 à 06:59:06
Citation de: zaara le 02 Avril 2007 à 16:04:25
sinon en ce qui concerne la violence, ce n'est pas ce que j'ai retneu du film. ou plutôt c'est la violence psychologique qui m'a le plus marqué. après,  les "dishum" foont partie du folklore de l'époque, les films sont anciens alors j'y prête plus trop attention...

Il est vrai que ça n'est pas toujours sérieux, ça tient aussi de la figure imposée, du morceau de bravoure, comme dans la baston des petits voyous qui taquinent kajol.

Mais tout de même le contraste est surprenant entre le sexe qui est tabou à l'écran et la violence qui a droit de représentation.
Et il n'y a généralement pas de point de vue moral sur la violence, pas de filtre. C'est simplement là, avec tous les détails, parfois jusqu'au sadisme.
D'un coté on se fait de chastes bisous sur la joue et de l'autre on se trucide allègrement et sans complexe. ;D

Citation de: didi14
En revanche, je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis
Citation
Pour Baazigar, il est né dans la violence et ne pouvait que vivre et mourir dans la violence. Il n'y a à mon avis aucune morale là dedans, c'est une histoire de fatum.
Justement le drame de Ajay/Baazigar, celui qui selon le scénario expliquerait tous ces actes, c'est d'avoir vécu un traumatisme : il avait une vie paisible, aimé de ses parents et aisée par la situation sociale de son père et Mr Chopra est venu briser tout cela en ruinant son père et en causant indirectement sa mort ainsi que celle de la petite s½ur, laissant sa mère dans un état de choc, incapable de reconnaître son fils, ce qui a provoqué et attisé son désir de vengeance.

C'est l'explication proposée par le scénario, mais je ne la trouve pas très convaincante, d'un point de vue strictement rationnel. Après tout il n'était qu'un enfant et je vois mal comment cet évènement lointain pourrait expliquer toutes les manipulations et les atrocités commises à l'age adulte.

Pour moi, le scénariste est plutôt dans l'optique romanesque du destin brisé, d'une existence sacrifiée à la vengeance obsessionnelle, jusqu'à l'holocauste final.
Après il plaque là-dessus une explication parce qu'il en faut une. Il y a toujours une explication dans les masalas (il faut rester professionnel tout de même ;D) mais curieusement c'est pratiquement toujours la même : la famille, l'alpha et l'oméga du masala.

#9
Bollywood / Re : Baazigar
02 Avril 2007 à 02:09:04
Citation de: didi14 le 30 Mars 2007 à 23:35:01
J'ouvre ce topique sur Baazigar, car ce film m'a déconcertée et je souhaiterais avoir vos avis, en particulier sur un point : la représentation de la violence.

On entend souvent qualifier le cinéma indien de romantique, coloré, kitsch, musical, entraînant, mais ce qui me frappe bien davantage ce sont l'érotisme et la violence omniprésents.

Sur la représentation de la violence, il semble que le sang doive couler, souvent en abondance, et pas seulement dans les polars. On peut voir jusque dans les films romantiques des passages à tabac, des scènes de fakir avec des épées, du verre brisé, des hommes qui « épousent » leur dulcinée en appliquant leur sang sur leur front etc.
Peut être ce déversement de sang a-t-il une signification religieuse ? Je ne saurais pas le dire.

Sur l'origine, j'ai l'impression qu'elle est double.
D'une part, un certain cinéma indien semble ressasser inlassablement des thèmes issus de la mythologie - amours contrariées, oppositions familiales, guerres , trahisons, vengeances etc., comme dans d'autres mythologies - plutôt que de s'attacher à décrire la réalité. Ce qui expliquerait cet aspect OTT dans la peinture de la violence (et dans beaucoup d'autres domaines d'ailleurs. Les histoires d'amour sont souvent peu réalistes, mais rééditent plutôt l'éternel fantasme de Roméo et Juliette, ou de Leila Majnu en l'occurrence). On est dans le domaine de la légende. Pour Baazigar, il est né dans la violence et ne pouvait que vivre et mourir dans la violence. Il n'y a à mon avis aucune morale là dedans, c'est une histoire de fatum.

D'autre part la réalité de l'Inde - qui est parfois dépeinte ou qui se devine derrière les films formule - semble  être elle-même très violente : rapports dominants-dominés exacerbés, indifférence (ou fatalisme ?) envers la souffrance de l'autre, appât du gain à outrance, problèmes de survie pour certains. La violence serait donc en fait quelque chose d'assez banal, et ce qui parait outré de notre point de vue ne l'est peut être pas tant que ça pour un indien.
On retrouve dans Baazigar cette violence sociale qui ouvre sur toujours plus de violence.

Bon je mets des guillemets à tout ça, c'est mon interprétation de ce que je vois.


#10
Cinéma indien / Coup de coeur
25 Février 2007 à 22:16:51
Teesri Kasam de Basu Bhattacharya.

Très beau film en noir et blanc de 1966 avec Raj Kapoor et Waheeda Rehman.

Raj Kapoor fait du transport avec son char à b½ufs et convoie un jour une mystérieuse passagère : Waheeda Rehman, danseuse et chanteuse qui rejoint une compagnie théâtrale et doit se produire à la foire d'un village.

La simplicité un peu fruste du premier, la grâce et la douceur de la deuxième sont merveilleusement rendues par les acteurs. (Je n'avais pas encore eu l'occasion de voir jouer et danser Waheeda Rehman jeune. Quelle classe !!)

Le film marie avec bonheur, d'un coté un réalisme quasi documentaire qui nous rend proche la vie de gens simples dans les villages et les campagnes, et montre l'attrait, la fascination qu'exercent sur eux ces spectacles de théâtre chanté et dansé (nautanki), de l'autre la poésie d'un très beau noir et blanc, la poésie de la rencontre, la poésie de l'éclosion des sentiments, enchâssés dans de merveilleuses chansons.
Aux antipodes de la MTVsation des films indiens actuels, une oeuvre qui prend le temps d'installer de vrais personnages et n'infantilise pas le spectateur.

Nota : quelqu'un peut il confirmer si le terme « nautanki » décrit bien un type de représentation théâtrale dansée et chantée?
C'est ce que je comprends dans ce film, alors que dans Lajja il me semble que Madhuri Dixit était qualifiée de « nautanki » au sens d'actrice/danseuse.
Je ne suis donc pas très sur du sens.
#11
Bollywood / Nishabd
01 Février 2007 à 03:21:18
Citation de: "Queeny"
Question: ça veut dire quoi ce qu'il y a d'ecriten hindi s'il vous plait:(

निःशब्द = nishabd, quelque chose comme : sans bruit, en silence.
#12
Oui bien sur, mais en Inde le contraste est quand même très dur entre d'un coté un pays qui se proclame la plus grande démocratie du monde et qui se glorifie du nombre de ses millionnaires, et de l'autre la misère de nombre de ses citoyens, abandonnés à leur sort - qui n'a pas l'air de scandaliser plus que ça les indiens, même et y compris si ça touche les plus faibles : les enfants.
#13
Un article avait été posté là : http://www.fantastikasia.net/forum-cinema-asiatique/viewtopic.php?t=413&highlight= . Titre : le cinéma populaire indien - un parfum d'opium.
Evidemment que c'est une sorte de drogue, il suffit de voir le vocabulaire employé parfois pour en parler : il est question d'avoir sa dose, de manque, d'oublier la réalité, c'est un rêve éveillé etc.
Gare aux abus et à la gueule de bois  :-)

Pour le discours sur les valeurs qui seraient portées par ce cinéma il ne me convainc pas.
Au contraire, j'y vois souvent des choses qui me rebutent : machisme, sexisme, violence, indifférence à la misère des autres, carcans sociaux  et religieux qui peuvent brimer et en tout cas discriminent fortement les individus.

Quant à l'idée que la richesse tue la solidarité, je ne sais pas... Il existe au contraire en Europe des systèmes de solidarité et de redistribution extrêmement généreux, entre riches et pauvres, actifs et inactifs, vieux et jeunes, malades et bien portants etc.
Il n'y a pas ici d'enfants abandonnés dans les rues ou de lépreux dans les couloirs du métro, contrairement à ce que j'ai pu voir en Inde. Pour le moment il semble que l'Inde en plein développement ne se préoccupe guère de ceux qui restent sur le bord de la route.

Pour moi ce cinéma reste une drogue douce, un exotisme extraordinaire (quoi de plus étrange que l'Inde ? quoi de plus étrange que son cinéma ?), et puis il y a quelques bons films...
#14
Bollywood / Les Meilleures Comédies
14 Janvier 2007 à 16:52:55
Merci pour ta réponse. Celui là je me l'étais noté à une époque mais impossible de le trouver.
Il faudra que je reparte sur sa piste alors.
#15
Bollywood / Les Meilleures Comédies
14 Janvier 2007 à 04:25:06
Ha j'arrive un peu tard mais voila ma contribution.

Andaz apna apna a des défauts mais pour moi, dans le genre burlesque, nonsensique, il atteint quelques sommets. Amir est excellent mais à mon sens la palme revient à Salman, qui montre là un talent comique exceptionnel. S'il avait continué dans cette voie il aurait pu devenir quelque chose comme le Fernandel indien  :shock: (il y a vraiment un air de famille non ? quelque chose dans les yeux...)

Par contre je ne conseillerai  pas amar akbar anthony, je le trouve absolument pas drôle. Je ne lui trouve pas grand chose en fait à ce film.
J'ai été un peu déçu par khosla ka ghosla, qui tend plus vers la satire sociale que la comédie, intéressant mais pas vraiment marrant, et puis des longueurs...

Dans le genre fantaisie il y a l'atypique mast de RGV qui navigue avec beaucoup d'esprit entre la parodie et l'hommage à différents genres : comédie romantique, musical hollywoodien, film d'ados, film familial. Aftab y est très crédible en ver de terre amoureux d'une étoile et Urmila me fait me sentir comme le loup de Tex Avery. On y voit aussi  Dalip Tahil dans un contre emploi piquant.

Muskurahat est aussi un film à part, de Priyadarshan. Un ton très particulier, un humour un peu british, pince sans rire et très savoureux. À Ooty, une jeune femme apparemment cinglée déboule dans la vie de deux glandeurs qui se font un peu d'argent en guidant les touristes et cherchent une martingale, et d'un juge à la retraite misanthrope (Amrish Puri, superbe dans un rôle vraiment écrit, pour changer).

Pyaar to hona hi tha serait plutôt une comédie romantique mais Kajol y fait preuve d'un sacré abattage comique. Dommage qu'elle n'ait pas fait plus de comédies.
J'aime aussi main hoon na, mr and mrs 55 (excellente critique sur le site), munnabhai m.b.b.s., mr india, deewana mastana, hulchul, et dans le genre débile mais jouissif : baadshah, kunwara (j'y ai découvert le controversé Govinda et son timing comique m'a franchement épaté, je ne m'attendais pas à ça après tout le mal que j'en avais lu).

Et je ne résiste pas au plaisir de citer deux films qui ne sont pas des comédies et qui ne sont pas très bons mais dans lesquels j'adore les prestations comiques délivrées par Madhuri : raja et Juhi : one 2 ka 4.
D'ailleurs si vous connaissez d'autres rôles de cet acabit de ces actrices, je suis preneur  :-D