Je suis allée voir Shah Rukh Khan à Londres à l'occasion de l'inauguration de sa statue au musée de cire Madame Tussauds. Nous savions les cinq jeunes femmes et moi, toutes membres de fan club Shahrukhfan, que seulement les medias auraient droit à l'entrée. Alors nous avons quand même fait le voyage avec l'espoir de l'apercevoir, peut-être lui parler.
Je suis en fauteuil roulant et il était presque vital pour moi de lui dire que depuis que je le vois danser, mon corps danse aussi, que j'arrive à danser avec son corps. Je voulais tellement l'en remercier !
Nous nous y sommes rendues à 7 du matin et avons attendu transies de froid dans le courent d'air glacial de Londres pendant des heures. Nous avons bavardé avec les gardes de corps, des molosses, très sympathiques mais des molosses quand même ; la nervosité augmentait, les gens de plus en plus excités devenaient incontrôlables. On est venu « juste » l'apercevoir du monde entier : France, Japon, Australie, Israël, Trinidad...
Il a fini par y arriver. Plus personne ne s'est rappelé que j'étais là. Notre groupe a été éparpillé, éjecté littéralement à des mètres et je me suis retrouvée en sandwich entre Nani qui tenait impuissante le fauteuil et le garde du corps, mon visage plaqué contre lui.
J'ai réussi à sortir la tête vers la droite et je l'ai vu avec sa peau caramel, ses cheveux noirs et son beau sourire. Et puis nos regards se sont croisés une seconde. Comme c'est étrange. Imaginez la foule déchaînée, l'hystérie, les gardes, ceinture humaine qui tenaient l'intenable et nos regards se croisent alors qu'il était à trois mètres de moi, qu'un tas des personnes étaient entre nous et que mon fauteuil n'était pas du tout à la hauteur de ses yeux.
Le noir. Le tsunami qui fait trembler dangereusement la chaise. Mon visage définitivement plaqué au garde. La seule pensée qui me traverse est que le cale pied du fauteuil est absolument enfoncé dans ses tibias et que Nani est en train de déployer toutes ses forces pour que je ne finisse pas par terre. Et puis le garde qui s'écarte, d'une main il tien la foule et avec l'autre il fait en sorte que je puisse voir quelque chose. En fait c'est parce que Shahrukh était en train de s'accroupir qu'il s'est écarté.
Il s'accroupissait pour moi. Le point à la ligne s'impose.
On s'est retrouvés dans une espèce de grotte aux paroisses humaines, l'un en face de l'autre et j'ai pu lui dire merci, j'ai pu lui dire qu'il me faisait danser. Il n'a pas compris. Ça hurlait et mon anglais avec les nerfs laissait à désirer. Il m'a demandé étonné si je voulais danser. J'ai dit « non, je ne peux pas danser, je danse avec ton corps » Il a sourit, il a pris mon visage avec une tendresse inouïe, a baissé ma tête et il m'a embrassé sur le front.
Il ne sentait pas la cigarette, ni le parfum, juste une douce odeur corporelle. Son baiser n'était pas mouillé mais pas sec non plus. Il était plein. Il est parti et je ne l'ai plus revu. Qu'est-ce que je peux vous dire d'autre ? Cet homme dégage de la force. Quand il s'est approché de moi je l'ai senti cette force ; rien que par sa présence il donne et donne. Ce n'était pas la star qui embrasse l'handicapé pour la pub ! J'ai senti l'être humain, avec beaucoup de tendresse.
Il a la capacité de faire beaucoup de bien. Je ne comprends pas pourquoi Tussauds s'est acharné à nous décourager d'y aller. J'espère que Shahrukh est au courant que s'il n'y avait pas plus du monde a été du juste au fait que Tussauds a broyé les informations, qu'ils ont pris un malin plaisir à nous répéter qu'on ne le verrait pas, a nous rigoler au nez. Le relation publique du musée nous a mené en bateau, et Tussauds ne voulait pas qu'on vienne. Je ne sais pas pourquoi et j'espère que ce message arrivera aux oreilles de Shahrukh. Si c'est le cas, merci, Shahrukh, te voir, te voir danser a changé ma vie. Merci de t'être arrêté devant moi mardi, 3 avril.
Je suis en fauteuil roulant et il était presque vital pour moi de lui dire que depuis que je le vois danser, mon corps danse aussi, que j'arrive à danser avec son corps. Je voulais tellement l'en remercier !
Nous nous y sommes rendues à 7 du matin et avons attendu transies de froid dans le courent d'air glacial de Londres pendant des heures. Nous avons bavardé avec les gardes de corps, des molosses, très sympathiques mais des molosses quand même ; la nervosité augmentait, les gens de plus en plus excités devenaient incontrôlables. On est venu « juste » l'apercevoir du monde entier : France, Japon, Australie, Israël, Trinidad...
Il a fini par y arriver. Plus personne ne s'est rappelé que j'étais là. Notre groupe a été éparpillé, éjecté littéralement à des mètres et je me suis retrouvée en sandwich entre Nani qui tenait impuissante le fauteuil et le garde du corps, mon visage plaqué contre lui.
J'ai réussi à sortir la tête vers la droite et je l'ai vu avec sa peau caramel, ses cheveux noirs et son beau sourire. Et puis nos regards se sont croisés une seconde. Comme c'est étrange. Imaginez la foule déchaînée, l'hystérie, les gardes, ceinture humaine qui tenaient l'intenable et nos regards se croisent alors qu'il était à trois mètres de moi, qu'un tas des personnes étaient entre nous et que mon fauteuil n'était pas du tout à la hauteur de ses yeux.
Le noir. Le tsunami qui fait trembler dangereusement la chaise. Mon visage définitivement plaqué au garde. La seule pensée qui me traverse est que le cale pied du fauteuil est absolument enfoncé dans ses tibias et que Nani est en train de déployer toutes ses forces pour que je ne finisse pas par terre. Et puis le garde qui s'écarte, d'une main il tien la foule et avec l'autre il fait en sorte que je puisse voir quelque chose. En fait c'est parce que Shahrukh était en train de s'accroupir qu'il s'est écarté.
Il s'accroupissait pour moi. Le point à la ligne s'impose.
On s'est retrouvés dans une espèce de grotte aux paroisses humaines, l'un en face de l'autre et j'ai pu lui dire merci, j'ai pu lui dire qu'il me faisait danser. Il n'a pas compris. Ça hurlait et mon anglais avec les nerfs laissait à désirer. Il m'a demandé étonné si je voulais danser. J'ai dit « non, je ne peux pas danser, je danse avec ton corps » Il a sourit, il a pris mon visage avec une tendresse inouïe, a baissé ma tête et il m'a embrassé sur le front.
Il ne sentait pas la cigarette, ni le parfum, juste une douce odeur corporelle. Son baiser n'était pas mouillé mais pas sec non plus. Il était plein. Il est parti et je ne l'ai plus revu. Qu'est-ce que je peux vous dire d'autre ? Cet homme dégage de la force. Quand il s'est approché de moi je l'ai senti cette force ; rien que par sa présence il donne et donne. Ce n'était pas la star qui embrasse l'handicapé pour la pub ! J'ai senti l'être humain, avec beaucoup de tendresse.
Il a la capacité de faire beaucoup de bien. Je ne comprends pas pourquoi Tussauds s'est acharné à nous décourager d'y aller. J'espère que Shahrukh est au courant que s'il n'y avait pas plus du monde a été du juste au fait que Tussauds a broyé les informations, qu'ils ont pris un malin plaisir à nous répéter qu'on ne le verrait pas, a nous rigoler au nez. Le relation publique du musée nous a mené en bateau, et Tussauds ne voulait pas qu'on vienne. Je ne sais pas pourquoi et j'espère que ce message arrivera aux oreilles de Shahrukh. Si c'est le cas, merci, Shahrukh, te voir, te voir danser a changé ma vie. Merci de t'être arrêté devant moi mardi, 3 avril.