Naan Kadavul [Tamoul], le prochain film de Bala avec Arya

[gandhi tata]

Le film est sorti aujourd'hui et la première review est élogieuse... est ce une surprise? je dirai oui, car même si Bala est une valeur sure, sa façon de travailler et d'accoucher de ses films est tellement pénible qu'on y croit vraiment jamais mais à chaque fois c'est une bonne surprise.

http://www.indiaglitz.com/channels/tamil/review/8120.html

jc

[gandhi tata]

et ça continue dans les critiques positives: http://sify.com/movies/tamil/review.php?id=14852479&ctid=5&cid=2429

purée j'ai pas d'infos sur les séances à Paris 

[kendra]

Laisse moi pleurer avec toi JC, je rajouterais pour mon cas (et celui de Didi).... j'ai pas d'infos sur une séance sur Paris ou sur l'éventuelle sortie rapide du film avec sous-titres... Voire sur l'éventuelle sortie avec sous-titres du dvd tout court... (je ne me suis pas encore remise de ne pouvoir voir ni Oram Po ni Evano Oruvan  )

En tout cas, merci pour les liens! J'espère qu'au-delà des bonnes critiques, il attirera le public 

[Didi]

Laisse moi pleurer avec toi JC, je rajouterais pour mon cas (et celui de Didi).... j'ai pas d'infos sur une séance sur Paris ou sur l'éventuelle sortie rapide du film avec sous-titres... Voire sur l'éventuelle sortie avec sous-titres du dvd tout court... (je ne me suis pas encore remise de ne pouvoir voir ni Oram Po ni Evano Oruvan  )

En tout cas, merci pour les liens! J'espère qu'au-delà des bonnes critiques, il attirera le public 

Allez, on va tous pleurer  c'est vrai que s'il y a bien un film tamoul que je veux voir, c'est celui-là. Parce que, d'après ce que disent les critiques, Bala brise à nouveau les moules (il le faisait déjà bien dans Pithamagan, une histoire et une des plus belles séquences d'ouverture du ciné Tamoul), il sait tirer des acteurs le meilleur d'eux-même et après, Vikram, Surya, rebellotte avec Arya. Bref, c'est un grand dommage de ne pouvoir le voir de suite 
Il n'y a aucune info du côté de l'association "Les amoureux du cinéma tamoul" ?

[kendra]

Agilane, si tu nous écoutes, amène Naan Kadavul en France s'il te plaît! 

Apparemment le film marche plutôt très bien (bah c'était quand même pas gagné avec un thème pareil)!
http://in.movies.yahoo.com/news-detail/44462/Naan-Kadavul-Doing-wonderful-business.html

Je me languis vraiment de le voir...

[Didi]

Il y a une interview de Bala, le réalisateur du film, très intéressante sur rediff
http://specials.rediff.com/movies/2009/mar/10slde1-bala-on-naan-kadavul-god-and-faith.htm

ça nous fera patienter en attendant de voir le film 

[gandhi tata]

purée un critique qui compare Naan Kadavul à un film d'Akira Kurosawa, rien que ça 

je guette la dispo du film comme un loup affamé

[Guiridja]

purée un critique qui compare Naan Kadavul à un film d'Akira Kurosawa, rien que ça 

je guette la dispo du film comme un loup affamé

le film est dispo à gare du nord mais sans sous titre 

guiridja

[Didi]

je guette la dispo du film comme un loup affamé

Le loup que tu es peut déjà assouvir sa faim (sans mauvais jeu de mots  ) vu que tu comprends le tamoul. Pour les autres, il faudra encore patienter, long soupiiiiiiiiiiiiiir, snif 

[kendra]

Ouais bah l'interview me fait pas patienter mais elle me donne encore plus envie de le voir ce film! (je ne pensais pas ça possible, au point où j'en suis déjà)

[Didi]

le film est dispo à gare du nord mais sans sous titre 

guiridja

Le film est dispo aussi sur youtube... mais sans sous-titres.
Le loup pourra manger et assouvir sa faim, quant aux brebis, elles devront encore patienter 
Bon, mais ça donne quand même une idée du visuel du film
http://www.youtube.com/watch?v=9y_8caFvwFk

[kendra]

Le fond du film est effectivement très intéressant avec son obsédante quête du "qui et où est Dieu?". L'explication de JC sur la séparation entre spiritualité et religion dans l'hindouisme a d'ailleurs été une importante clé de compréhension, merci à lui. Bala signe une oeuvre d'une férocité rare à l'encontre de la religion, empreint de symbolisme, brisant comme il sait si bien le faire l'un des derniers tabous du cinéma indien (et pas que de ce cinéma là).
En revanche, la forme est simplement dégoûtante. Il n'y a rien de ce que l'on craignait le plus, à savoir la mise en image du cannibalisme, d'ailleurs, il  n'y a rien de choquant dans la manière de filmer les Aghoris dans Naan Kadavul. Mais Bala a sérieusement craqué avec les handicapés et offre un film difficile à regarder en posant sa caméra sur eux d'une façon inappropriée, malsaine, voire curieuse en totale contradiction avec le message qu'il veut faire passer par ailleurs.  J'ai eu la désagréable impression de me retrouver dans une foire au monstre, avec des gros plans très longs et à répétition dont je me serais bien passé.  Bala est vraiment un réalisateur à part, ça on l'a bien deviné depuis longtemps, privilégiant de raconter la vie des plus misérables, d'ailleurs, dans NK, j'y ai trouvé pour la première fois, un profond mépris pour le commun des mortels.  

Je n'arrive pas encore à me décider si j'ai vraiment apprécié le film ou pas, disons que je trouve le fond admirable, mais la forme repoussante.

[Didi]

J'ai beaucoup apprécié le film (le fond et la forme). Mis à part une petite déception de départ quand j'ai compris que le film ne porterait pas exclusivement sur le milieu des Aghoris. J'ai trouvé, au contraire, que le regard porté sur cette cour des miracles était très bienveillant et que justement cela leur rendait leur humanité que leur infirmité imposée leur avait enlevé pour en faire des machines à mendier.
Le réquisitoire contre la religion (toutes les religions) est féroce, je n'avais rien vu de tel depuis Sadgati (the deliverance), de Satayit Ray auquel  Naan Kadavul m'a fait pensé à bien des égards même si le traitement de Bala est différent, mais le questionnement est le même.
J'ai eu plaisir à retrouver cet univers de Bala, ses petits clins d'œils au cinéma, sa bienveillance à l'égard des marginaux qui ont droit au même traitement cinématographique que les gens "normaux" socialement (d'ailleurs le film questionne aussi la société en même temps que la religion) et même mieux puisque ce sont eux qui sont les véritables héros. J'avais apprécié cela pour Pithamagan et j'ai eu plaisir à retrouver cela dans NK.
Franchement, un film intéressant, dérangeant, interpellant, du cinéma comme j'aime 

[kendra]

J'ai beaucoup apprécié le film (le fond et la forme). Mis à part une petite déception de départ quand j'ai compris que le film ne porterait pas exclusivement sur le milieu des Aghoris. J'ai trouvé, au contraire, que le regard porté sur cette cour des miracles était très bienveillant et que justement cela leur rendait leur humanité que leur infirmité imposée leur avait enlevé pour en faire des machines à mendier.
Le réquisitoire contre la religion (toutes les religions) est féroce, je n'avais rien vu de tel depuis Sagdadi (the deliverance), de Satayit Ray auquel  Naan Kadavul m'a fait pensé à bien des égards même si le traitement de Bala est différent, mais le questionnement est le même.
J'ai eu plaisir à retrouver cet univers de Bala, ses petits clins d'œils au cinéma, sa bienveillance à l'égard des marginaux qui ont droit au même traitement cinématographique que les gens "normaux" socialement (d'ailleurs le film questionne aussi la société en même temps que la religion) et même mieux puisque ce sont eux qui sont les véritables héros. J'avais apprécié cela pour Pithamagan et j'ai eu plaisir à retrouver cela dans NK.
Franchement, un film intéressant, dérangeant, interpellant, du cinéma comme j'aime 

Pour te répondre ici aussi  , j'ai trouvé justement que les images n'étaient pas en accord avec le discours de Bala sur ces marginaux. C'est un détail certes, qui n'enlève rien au mordant de sa critique de la religion, mais qui m'a beaucoup déçu venant de ce réalisateur, et qui pourrait rebuter plus d'un spectateur potentiel.

[Didi]

Je vais te faire une réponse sensiblement différente dans la forme, mais assez identique dans le fond 
En fait la caméra bouge beaucoup, selon le point de vue adopté. Si tu regardes la séquence chantée Pichaipaathiram (http://www.youtube.com/watch?v=DGvxFhDbCa0), qui sert à présenter la communauté à laquelle va être intégrée (de force) la jeune aveugle, sur les plans d'ensemble, la caméra est en hauteur (le point de vue d'un valide, notre point de vue), ensuite tu verras que dans les plans rapprochés, elle descend à leur hauteur, pour nous faire comprendre leur point de vue, leur façon de voir le monde (tu ne vois que des bas de sarees, des pieds de gens pressés qui déposent de temps à autre une piécette. Ensuite, elle remonte par exemple dans le train où tu voies une fille mendier du point de vue d'un passager, puis elle redescend au niveau d'un infirme qui se traîne entre les allées.
Dans d'autres scènes, en particulier, une scène où Murugan tance le papy qui a une fillette dans les bras la caméra est en plongée quand c'est Murugan (on a son point de vue) qui est dans le champ et qui parle au papy et l'inverse quand c'est le papy qui lui répond.
Si je dis que Bala porte un regard bienveillant, c'est qu'il fait de ces mendiants, mutilés afin de nourrir un commerce lucratif basé sur l'exploitation de la charité, les héros de son film et qu'il leur donne le même traitement cinématographique qu'aux valides. Par exemple pour la chanson citée plus haut, il reprend le code classique de présentation du héros (par exemple un bon petit dappa, comme dans Pattiyal ou Pokkiri) et le détourne pour nous présenter cette cour des miracles : ils ont droits à des plans rapprochés, des gros plans, le même type de photographie, etc. C'est là où le cinéma de Bala est intéressant au même titre que le cinéma de Mani Ratnam, c'est qu'il reprend les codes du cinéma populaire pour les détourner et faire passer son message. C'est ce qui m'a plu chez lui, dès que j'avais vu la première séquence chantée de Pithamagan où tu as la naissance, dans des circonstances dramatiques, et l'enfance, bien singulière, de Chetan, et qui m'a fait adhéré de suite à son cinéma.
Du coup, je suis à nouveau épatée par son travail dans Naan Kadavul et du coup, je lui décerne le prix de maître du drame néo-réaliste tamoul  (cinéma qui devient trop rare ces derniers temps, vais aller protester au Tamil Nadu  )