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L'Inde se lance dans un gigantesque programme d'irrigation

Démarré par Meldon, 24 Mars 2008 à 10:02:20

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Meldon

http://www.lefigaro.fr/sciences/2008/03/22/01008-20080322ARTFIG00024-l-inde-lance-un-immense-projet-d-irrigation-.php

Extrait
CitationAujourd'hui, chaque Indien dispose de 1 800 m3 d'eau par an pour vivre. Or la démographie galopante devrait accroître ces besoins en eau, l'irrigation représentant 90 % de la consommation d'eau du pays. La banque mondiale prévoit donc que d'ici à 20 ans, le volume disponible par habitant devrait tomber sous le seuil des 1 000 m3 par an, soit bien en deçà des 1 700 m3 jugés nécessaires pour survivre.

D'ici à 2050, quand la population se stabilisera entre 1,5 et 1,8 milliard d'habitants, le pays aura besoin de 30 % d'eau supplémentaires estime le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

L'impact de l'irrigation sur le pays (puisque irrigué suppose de prendre l'eau quelque part)

http://www.un.org/french/pubs/chronique/2003/numero1/0103p36.html

Extrait
CitationEn Asie du Sud et dans le nord de la Chine, les réserves d'eau douce provenant des aquifères ont diminué en raison d'un pompage intense dicté par une économie dont la croissance a cherché davantage à satisfaire aux besoins de la population qu'à tenir compte de la disponibilité des ressources (Debroy et Shah). L'est des États-Unis et le Mexique font face à un défi tout aussi important. Mais, en Asie, le problème est beaucoup plus complexe. Les États-Unis consomment 100 km3 d'eaux souterraines par an, mais la plus grande partie est pompée par quelque 200 000 grosses pompes et dessert seulement 2 % de la population américaine. Par contraste, en Inde, 150 km3 d'eaux souterraines sont pompées par an par 20 millions de petites pompes qui assurent l'approvisionnement en eau à la moitié de la population indienne.

À savoir que l'Inde s'est penché sur le problème de l'irrigation depuis la "revolution verte" de 1960. Révolution qui s'est traduite par de très nombreux forages qui ont asséché les nappes phréatiques. En effet, aucune gestion centralisé des ressources en eau n'était prévu et la situation n'a commencé à évoluer qu'à partir des années 1990 (d'ailleurs sous la pression d'organisme internationaux prêchant pour une gestion sociale et décentralisée des ressources naturelles. On critique souvent la mondialisation en oubliant qu'elle a aussi de bons côtés) de façon à lutter contre une désertification galopante.

http://developpementdurable.revues.org/document1580.html

Extrait
CitationSi l'eau est sur-utilisée en Inde et parfois aussi gaspillée, c'est parce qu'elle ne coûte rien, ou si peu... Dans certains états, l'électricité nécessaire au fonctionnement des pompes est gratuite; partout, elle est fortement subventionnée alors même que les offices publics chargés de la production et de la distribution d'électricité sont structurellement déficitaires. Le courant électrique n'étant disponible que quelques heures par jour tout au plus, les pompes-moteurs fonctionnent en permanence afin d'extraire une quantité d'eau maximale au prix de gaspillages énormes. Au final les agriculteurs sont les premières victimes de subventions aux intrants qui sont censées les favoriser. Enfin, dans les périmètres irrigués utilisant l'eau de surface et l'irrigation par canal, le prix de l'eau ne permet pas non plus de couvrir les coûts d'opération et de maintenance du réseau. Quant aux anciens étangs villageois (tanks) dont la gestion a été confiée à l'administration à la fin du 19ème siècle en justifiant de l'incapacité des irrigants à assurer une gestion rationnelle des usages, ceux-ci ne sont généralement plus entretenus comme il se doit faute de moyens financiers et humains. Pourtant, la participation des irrigants aux travaux collectifs de maintenance comme à toute autre obligation communautaire était jadis une condition préalable de l'accès à l'eau. Totalement déresponsabilisés par l'administration qui n'a pas su maintenir un juste équilibre entre droits et devoirs, les irrigants ont perdu tout intérêt pour le bien commun, celui de la communauté, et ceux-ci préfèrent désormais la commodité des puits individuels - quand ils ont les moyens d'en avoir.

Une chose est sur, l'impact écologique de ce projet de canaux sera considérable... et peut-être pas correctement estimé.

CitationEn faisant abstraction du rôle des crues dans les écosystèmes et du cycle de la mousson, un tel projet est jugé « suicidaire » par Vedaraman Rajamani, un scientifique indien très influent. Il regrette que l'environnement soit superbement méprisé par le gouvernement central. L'hydrologue hollandais Hubert Savenije, de l'université de Delft, estime qu'il serait plus simple de transporter les récoltes produites dans les régions humides que de transporter de l'eau d'un bout à l'autre du pays. Parmi les solutions toutes simples et de bon sens, il faudrait peut-être commencer par recourir à l'irrigation en gaspillant moins l'eau, dont l'usage est gratuit.

Plus généralement, ce projet soulève la question de l'opportunité de lancer ce type d'infrastructures gigantesques dans le domaine de l'eau. L'heure n'est plus guère aux travaux d'Hercule hydrauliques, de plus en plus contestés. Qu'il s'agisse du barrage de Nam Theun 2 au Laos ou de celui d'Illisu en Turquie, les impacts sociaux ou environnementaux sont dénoncés par des ONG. Nam Theun 2 doit entraîner le déplacement de 6 200 Laotiens et affecter le mode de vie de 100 000 habitants. L'association les Amis de la Terre vient de demander le retrait de la Société générale du projet de barrage d'Ilisu, qui s'inscrit dans le cadre du vaste projet de développement de l'Anatolie du Sud-Est baptisé GAP. Cet ambitieux projet lancé à grands frais par le gouvernement pour développer la région située à la frontière de la Syrie et de l'Irak, entre le Tigre et l'Euphrate, est au point mort. Sur treize barrages qui devant être achevés en 2010, cinq seulement ont vu le jour
Lebnan YA Habib El 3omr (Liban, mon seul amour)