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Relation entre la chrétienté et l'Islam

Démarré par Meldon, 10 Décembre 2007 à 14:12:25

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Meldon

Alors que les chrétiens sont rentrés dans le temps de l'avent et se prépare à célébrer (je cite):
- la venue du Christ à Bethléem il y a deux mille ans,
- sa venue dans le cœur des hommes de tout temps,
- son avènement dans la gloire à la fin des temps.
"L'Avent, temps d'espérance, est également chemin de paix, chemin où se préparer à accueillir le Christ signifie aussi accueillir son prochain." (je cite toujours) L'église catholique française a tenu à ce que les relations avec les musulmans soient au cœur de cette période.

Je vous livre donc le contenu de l'homélie des dernières rencontres des délégués diocésains des relations avec l'Islam.

Citation
Comme Evêque du diocèse où se déroule votre rencontre et comme évêque président du Conseil pour le dialogue inter-religieux, je suis venu vous rejoindre pour célébrer avec vous l'eucharistie.

Dans cette période de la fin de l'année liturgique, la Parole de Dieu tourne nos yeux vers « la fin du monde », le retour de Jésus-Christ.

La première lecture, celle du Livre de Daniel, à travers la figure de Nabuchodonosor, nous rappelle que tout royaume, aussi puissant soit-il, comporte des faiblesses. La fragilité fait partie de la condition humaine.

L'Evangile de Luc nous rappelle que pour Jésus, ce que l'homme entreprend est éphémère, ainsi que les édifices religieux, comme il le dit à ses disciples :
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »

Jésus, comme les évangélistes, ne nous a pas promis un monde facile, il nous parle « de guerres et de soulèvements », ce que nous constatons ordinairement à travers la télévision : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. »

Ces guerres et ces conflits font partie de l'histoire de l'humanité, et les grandes religions ont souvent été instrumentalisées par les gouvernants au service d'ambitions personnelles ou de nationalismes exacerbés. Le résultat actuellement en est que pour les jeunes collégiens et lycéens, les religions sont facteurs de guerre ; c'est ce que j'ai constaté en allant à leur rencontre dans leurs établissements et en répondant à leurs questions.

Même si Jésus nous redit, comme cela transparait à chaque page d'Evangile, de ne pas avoir peur « Ne vous effrayez pas », cette situation doit mobiliser nos énergies et l'énergie de notre Eglise pour s'engager dans le dialogue inter-religieux et vous particulièrement, favoriser dans vos diocèses les rencontres entre chrétiens et musulmans. Cette marche en avant est irréversible. Et nous ne sommes plus les seuls à vouloir ce dialogue. Notre Eglise qui demande la réciprocité, se trouve interpellée par 138 personnalités musulmanes, même si c'est encore une situation minoritaire.

Nous ne pouvons pas laisser cet appel sans réponse. Ils nous disent : « Musulmans et chrétiens constituent bien ensemble plus de la moitié de la population mondiale. Sans la paix et la justice entre ces communautés religieuses, il ne peut pas y avoir de paix significative dans le monde. L'avenir du monde dépend donc de la paix entre musulmans et chrétiens. »

Et ils nous demandent de s'accorder avec eux sur ce qui nous est commun : « L'unité de Dieu, la nécessité de l'aimer, la nécessité d'aimer le prochain. »

Le dialogue ne se construira pas uniquement à travers des déclarations de personnalités, même si elles sont importantes, à cause de la diversité des courants dans l'Islam, mais dans les relations aux quotidien entre chrétiens et musulmans dont les évêques se sont entretenu à la dernière Assemblée à Lourdes, et dont Mgr André Marceau qui a fait partie du groupe de travail préparatoire vous entretiendra cet après-midi.

Le Cardinal Tauran, nouveau président du Conseil pour le dialogue inter-religieux à Rome, que Christophe Roucou a rencontré la semaine dernière, cite souvent un extrait du discours de Benoît XVI, le 26 août 2005, dans sa rencontre avec certaines communautés musulmanes en Allemagne. « Le dialogue inter-religieux et interculturel entre chrétiens et musulmans ne peut pas se réduire à un choix passager. C'est en effet une nécessité vitale, dont dépend en grande partie notre avenir. »

Le Cardinal André Vingt-Trois, nouveau Président de la Conférence des Evêques de France, dans son discours de clôture, nous invite à vivre ce dialogue sans angoisse et Mgr Michel Dubost a parlé de lucidité.

Le dialogue n'est pas facile dans un couple aujourd'hui, pas plus qu'entre parents et enfants, ou même au sein de notre propre Eglise ou entre chrétiens ; comment alors s'étonner qu'il ne soit pas aisé entre croyants de différentes religions.

Le Cardinal Tauran disait dans une interview dans « 30 jours » : « Ce dialogue ne doit pourtant pas faire penser que toutes les religions se valent, mais que tous ceux qui sont à la recherche de Dieu doivent être respectés parce qu'ils ont la même dignité. »

Ce dialogue là fait partie intégrante de l'annonce de l'Evangile, pour nous qui, ordonnés prêtres ou évêques, avons pour première mission d'annoncer Jésus-Christ et son royaume de paix, de justice et d'amour.

Nous-mêmes, nous ne sommes que des serviteurs de ce Royaume. La mission de délégués aux relations avec l'islam n'est peut-être pas la première mission qui préoccupe habituellement un évêque, mais elle demeure très importante, vu les enjeux que je viens de rappeler ; car nous l'avons vu, tout geste en faveur de ce dialogue a un grand retentissement en dehors des frontières de l'Eglise.


Dans cette eucharistie, prions ensemble.
Demandons au Seigneur de donner la force et la lumière de son Esprit à tous ceux qui avec vous, avec nous, sont engagés dans ce dialogue pour la Paix dans le monde.

Mgr Santier

Amen!

Chrétien ou pas, je vous souhaite un très bon mois de décembre!  ^^
Lebnan YA Habib El 3omr (Liban, mon seul amour)

gorkita

On fait pas d'omelette sans entuber des poules.