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Om shanti Om au box office mondial

Démarré par Didi, 03 Décembre 2007 à 23:41:31

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Didi

Je vous fait un copier-coller de la lettre d'Asie de S. Kauffman publiée dans LE MONDE aujourd'hui

Indiens qui rient, Indiens qui pleurent, par Sylvie Kauffmann
LE MONDE | 03.12.07 | 13h47  •  Mis à jour le 03.12.07 | 13h47

Sommes-nous à un tournant dans l'histoire du cinéma ? Le week-end des 10-11 novembre, deux films indiens de Bollywood ont battu chacun, en recettes mondiales, la dernière production d'Hollywood, Lions et agneaux, et réussi du même coup à éjecter l'imbattable Ratatouille de la tête du box-office. Selon Variety Asia, ces deux films indiens, Om Shanti Om et Saawariya, ont engrangé, pour le premier, 19 millions de dollars de recettes, et, pour le second, 15 millions, tandis que Lions et agneaux, produit par Tom Cruise, passait péniblement la barre des 10 millions de dollars.

Certes, la sortie de ces deux films, le 8 novembre, coïncidait avec la grande fête de Diwali, qui est à l'Inde ce que Thanksgiving est aux Américains et Noël à l'Europe ; un moment propice, autrement dit, pour attirer quelques millions du milliard d'Indiens dans le millier de salles qui projetaient Om Shanti Om. Mais un détail mérite d'être relevé : sur les 19 millions de recettes réunis par le film, 5,5 millions ont été réalisés sur des marchés extérieurs à l'Inde, dont plus de 2 millions aux Etats-Unis d'Amérique. Et c'est à Londres, plutôt qu'à Bombay, que Shah Rukh Khan, dont ni le surnom de "King Khan" ni celui de "Tom Cruise indien" ne font justice à son statut de demi-dieu en Inde, a organisé la première mondiale de cette oeuvre qu'il a produite et dont il tient le rôle principal.

L'autre blockbuster de la saison, Saawariya, inspiré des Nuits blanches de Dostoïevski, est le premier film en hindi financé par un grand studio américain, Sony Pictures. "Bollywood se mondialise et passe à l'ère des coproductions, c'est incontestablement une nouvelle tendance", relève Rajinder Dudrah, professeur et spécialiste de la sociologie de Bollywood à l'école des arts de l'université de Manchester.

Deux semaines après sa sortie, Om Shanti Om continue de faire un tabac dans les salles obscures d'Asie du Sud et en Asie occidentale ("West Asia" : c'est comme ça que les Indiens appellent le Moyen-Orient). Le film, qui ne dure que trois heures, est un film sur... Bollywood. Shah Rukh Khan y joue le rôle d'un acteur de seconde zone et de famille pauvre qui, dans le Bollywood épique des années 1970, tombe amoureux d'une grande actrice et meurt. L'actrice meurt aussi. Heureusement, tous deux se réincarnent - sans quoi le film serait réduit à une heure et demie -, et on les retrouve aujourd'hui dans des fortunes différentes, mais toujours à Bollywood. Le triomphe du bien et de l'amour sur le mal est célébré par une fête monumentale où défilent pas moins de trente-cinq des plus grandes stars du cinéma indien.

Signe des temps, l'un des personnages d'Om Shanti Om est un "NRI" (Non Resident Indian), un Indien de l'étranger. En l'occurrence, c'est un ancien producteur de Bollywood qui a réussi à Hollywood, mais que la tentation de toucher le jackpot en produisant un film avec le personnage principal, Om Kapoor, "OK" pour les intimes, fait revenir au pays. La rencontre donne ce dialogue mémorable : "Appelle-moi Mike, dit le NRI à OK. A Hollywood, tout le monde m'appelle Mike." "Appelle-moi OK, lui réplique OK un peu plus tard. A Bollywood, tout le monde m'appelle OK. OK ?"

Pour Uma Da Cunha, rédacteur en chef de Film India Worldwide, une publication du patronat indien, "en cette fin 2007, le cinéma indien ne s'est jamais senti aussi confiant, aussi prêt à conquérir le monde... un peu comme l'économie indienne". Sur le marché intérieur, il est porté par la démographie et par l'explosion des salles multiplex et des cinémas numériques, qui lui permettent d'atteindre les zones rurales. A l'extérieur, il y a quelque 20 millions d'Indiens qui sont non seulement des spectateurs potentiels mais aussi des vecteurs possibles vers un public non indien. "Pour les troisièmes, voire quatrièmes générations d'Indiens immigrés en Grande-Bretagne, observe Rajinder Dudrah, Bollywood s'ajoute à d'autres sources culturelles. Il y a une tendance à la fusion qui attire aussi d'autres publics."

Ces 20 millions d'Indiens de la diaspora, répartis dans 110 pays, New Delhi les considère comme siens, au point d'avoir créé pour eux, en 2004, un ministère, celui des "Indiens d'outremer". Il s'adresse à la fois aux NRI, de nationalité indienne, et aux PIO ( Persons of Indian Origin ), étrangers d'origine indienne. Le lien entre eux, explique le ministère, est "l'indianité" ; ils représentent "une force économique, sociale et culturelle importante dans le monde".

Il y a les immensément riches, qui font la couverture des grands magazines internationaux, et puis il y a les pauvres, dont les bataillons construisent les gratte-ciel toujours plus hauts des pays du golfe Persique par 50 degrés à l'ombre et dont les mandats font vivre des villages entiers en Inde. Lorsque le dollar baisse, cela fait moins de roupies : à Dubaï, ils ont osé se mettre en grève.

Les PIO de Malaisie, eux, ont osé manifester, pour la première fois, le 25 novembre 2007, à Kuala Lumpur. La manifestation était interdite, elle a été réprimée : canons à eau, gaz lacrymogènes, arrestations. Ces Malaisiens d'ethnie indienne, qui représentent 7 % de la population, voulaient appuyer une plainte en justice, déposée à Londres, pour demander réparation du préjudice subi par leurs ancêtres, emmenés de force en Malaisie par les Britanniques, il y a cent cinquante ans, afin de fournir de la main-d'oeuvre dans les plantations. Brandissant des protraits de Gandi, ils voulaient aussi protester contre les discriminations dont ils estiment être l'objet de la part de la majorité malaise au pouvoir.

Post-scriptum. Grande nouveauté down under, là-bas tout en bas, en Australie : le gouvernement formé jeudi 29 novembre par le nouveau premier ministre travailliste, Kevin Rudd, quelques jours après son triomphe électoral sur les libéraux, comprend plusieurs femmes, une ancienne rock star et une Asiatique. La numéro deux du gouvernement, Julia Gillard, cumule les portefeuilles de l'éducation (une priorité) et du travail.

L'environnement, une autre priorité, occupe deux ministères : l'un, celui de l'environnement et du patrimoine national, est dirigé par Peter Garrett, ex-chanteur du groupe Midnight Oil (Beds are Burning), et l'autre, le ministère du changement climatique et de l'eau, a été confié à Penny Wong, une immigrée chinoise, ouvertement homosexuelle, née en Malaisie. C'est la première fois que l'Australie se dote d'un ministre d'origine asiatique.



pbx67

Citation de: Didi le 03 Décembre 2007 à 23:41:31
LE MONDE
...Shah Rukh Khan y joue le rôle d'un acteur de seconde zone et de famille pauvre qui, dans le Bollywood épique des années 1970, tombe amoureux d'une grande actrice et meurt. L'actrice meurt aussi. Heureusement, tous deux se réincarnent - sans quoi le film serait réduit à une heure et demie -, et on les retrouve aujourd'hui dans des fortunes différentes, mais toujours à Bollywood...

Ah ?!! Shantipriya se serait réincarnée en Sandy ? C'est pas tout à fait ce que j'avais compris...  :hmm:
Dans cette rivière d'amour
Les vies sont des gouttes
Est-ce la goutte dans la rivière ?
Est-ce la rivière dans la goutte ?
(Yuva - Fanaa)

gandhi tata

Remarque pertinente, Shantipriya ne se réincarne pas car même si sandy a l'apparence, elle n'a pas le souvenir de sa vie antérieure et le fantôme de Shanthi priya rôde tjrs dans les studios en attendant sa vengeance, donc ils ont du le voir en avance rapide le film LOL

Sinon l'article fait plaisir, mais le hic c'est que les films comme OSO, on n'en voit pas souvent et en contre partie, Bollywood produit des navets en série....

Donc, je pense que les producteurs et metteurs en scène doivent garder à l'esprit le souci culturel, celui de la qualité et de l'authenticité, que cela soit dans la diaspora ou au niveau local, je pense qu'il y a un sentiment de retour aux sources ou un besoin de se rappeler qui on est, surtout à une époque ou il y a un vraie crise identitaire.... donc mis à part les grosses prods comme OSO les autres devraient faire des choses plus simple dont la qualité peut se rapprocher des standards occidentaux, mais occidentaliser les films indiens, tuera à long terme l'industrie..... voilà c'était important de le dire ;)

jc

lalita

Citationle premier film en hindi financé par un grand studio américain, Sony Pictures

Financé totalement ils veulent dire ? Parce que Lagaan et Hek Hasina Thi ont reçu des deniers américains... mais bon, bon article quand même.
Vas-y clic pour TAHO !!

http://www.myspace.com/taholian

Suraj974

Article intérresant (il a le mérite d'exister, c'est bien) mais qui n'apprend rien de bien nouveau.
Les différentes tendances dont ils parlent on fait les titres des journaux indiens il y a 6 mois déjà. Aussi bien le sujet de smultiplexes, que la numerisation du cinéma indien et l'introduction des capitaux américains depusi qu'ils ont compris qu'il ne suffisait pas de doubler les acteurs US en langue locale pour avoir un carton mondial. Mais c'est une synthèse interressante meme si très succinte !
Au passage le terme "ethnie indienne" me fait sourire  :)
- Avant de vouloir changer le monde commence par te changer toi même -I am fluent in Sarcarsm

Didi

Citation de: Suraj974 le 04 Décembre 2007 à 09:29:35
Au passage le terme "ethnie indienne" me fait sourire  :)

Moi aussi  :D :D :D

J'ai surtout mis l'article non pas pour ses qualités journalistiques, mais parce que ce n'est pas tous les jours que l'on a un article (en partie) sur le cinéma indien dans  ce qui reste, malgré tout, un journal de référence français et que cela pourrait peut-être attirer la curiosité des distributeurs français.

Suraj974

Citation de: Didi le 04 Décembre 2007 à 09:56:50
Citation de: Suraj974 le 04 Décembre 2007 à 09:29:35
Au passage le terme "ethnie indienne" me fait sourire  :)

Moi aussi  :D :D :D

J'ai surtout mis l'article non pas pour ses qualités journalistiques, mais parce que ce n'est pas tous les jours que l'on a un article (en partie) sur le cinéma indien dans  ce qui reste, malgré tout, un journal de référence français et que cela pourrait peut-être attirer la curiosité des distributeurs français.

c'est sur !
Je doute quand même qu'un film aussi référencé que OSO puisse etre viable chez des spectateurs qui n'ont pas toutes les références qu'on les indiens. mais bon je l'ai pas vu alors on sait jamais. Ce que je craint c'est que les éventuels distributeurs preferent un truc comme Saawariya parce que c'est inspiré de loin de Dostoïevsky, qui fait tout de suite 'mieux' (même si c'est très chaint Dosto, je trouve mais bon c'est mon avis perso)
- Avant de vouloir changer le monde commence par te changer toi même -I am fluent in Sarcarsm

Didi

C'est quoi ces affreux préjugés sur Dostoievski??? Je suis  8| 8| 8|

Pour OSO c'est un film qui a plusieurs niveaux de lectures et  c'est un film que je conseillerais sans hésitation aux néophytes (il n'est pas plus difficile à comprendre que Devdas ou K3G, ensuite le plaisir que tu en tires en décryptant les références, c'est une autre histoire...). Pour Saawariya, je ne l'ai pas encore vu donc je ne peux en parler. Mais va savoir ce qui se passe dans la tête des distributeurs français  :boude: :boude: :boude: (je ne vais pas en rajouter une louche, tout le monde sait ce que j'en pense)

Suraj974

Citation de: Didi le 04 Décembre 2007 à 10:53:12
C'est quoi ces affreux préjugés sur Dostoievski??? Je suis  8| 8| 8|

Pour OSO c'est un film qui a plusieurs niveaux de lectures et  c'est un film que je conseillerais sans hésitation aux néophytes (il n'est pas plus difficile à comprendre que Devdas ou K3G, ensuite le plaisir que tu en tires en décryptant les références, c'est une autre histoire...). Pour Saawariya, je ne l'ai pas encore vu donc je ne peux en parler. Mais va savoir ce qui se passe dans la tête des distributeurs français  :boude: :boude: :boude: (je ne vais pas en rajouter une louche, tout le monde sait ce que j'en pense)

Dostoievsky c'est personnel (traumatismes dans l'enfance, freud, tout ca... :hmm:) j'ai lu et ca me gave c'est tout lol

Pour OSO c'est sans doute vrai ! on verra bien dans les mois qui viennent, peut etre qu'on aura une bonne surprise dans les news  :D
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pbx67

Citation de: Didi le 04 Décembre 2007 à 10:53:12
...ensuite le plaisir que tu en tires en décryptant les références, c'est une autre histoire...

Tiens, ça pourrait être une idée de topic-jeu : et si on trouvait les 70 références du film ?!!!  :lol:
Dans cette rivière d'amour
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(Yuva - Fanaa)

Maya

Citation de: pbx67 le 04 Décembre 2007 à 12:03:42
Citation de: Didi le 04 Décembre 2007 à 10:53:12
...ensuite le plaisir que tu en tires en décryptant les références, c'est une autre histoire...

Tiens, ça pourrait être une idée de topic-jeu : et si on trouvait les 70 références du film ?!!!  :lol:


Excellente idée ! mais je préfèrerais qu'on le lance quand les DVD seront dispos  :mrgreen:

lalita

Pour une sortie de Saanwariya en France...  je comprends que les distribs préfèrent Saanwariya à OSO. Bhansali est connu en Europe pour Devdas, va bientôt se charger de l'adaptation d'une pièce de théâtre ou d'une comédie musicale (je ne sais plus) en France et le film est produit par Sony. Le film ressemble un peu moins "à un Bollywood typique" (tout en conservant assez de codes pour bien se vendre à l'étranger) et il est inspiré d'une nouvelle d'un grand auteur européen. OSO a Shah Shah Rukh Khan... ce qui n'a pas empêché les résultats assez décevants de Swades et Veer-Zaara en France. Dernière précision : Saanwariya n'est pas si mauvais que ça, même s'il faut s'attendre à ce que les critiques français trouvent le moyen de placer le mot kitsch un peu partout lors de son éventuelle sortie.
Vas-y clic pour TAHO !!

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Señorita

CitationShah Rukh Khan, dont ni le surnom de "King Khan" ni celui de "Tom Cruise indien"

Euh, perso moi je trouve pas qu'ils se ressemblent aussi bien dans leur filmographie que dans leur célébrité, que dans leur personnalité m'enfin....

CitationLe film, qui ne dure que trois heures, est un film sur...

Sentirais-je une pointe d'ironie de la part du journaliste ?  :roll: :roll:

En tout cas, cet article même si'il emploie quelques termes un peu à côté est assez intéressant.. pour un journal français.
Le problème c'est que tu me parles avec des mots et moi je te regarde avec des sentiments... [Pierrot le fou]

kendra

Citation de: Señorita le 04 Décembre 2007 à 17:17:10
CitationShah Rukh Khan, dont ni le surnom de "King Khan" ni celui de "Tom Cruise indien"

Euh, perso moi je trouve pas qu'ils se ressemblent aussi bien dans leur filmographie que dans leur célébrité, que dans leur personnalité m'enfin....

ça doit avoir rapport avec la petite taille alors  :whistle:
L'article n'est certes pas parfait, mais c'est un bon début pour un journal français...mais surtout...rêve-je ou le journaliste n'a pas utilisé le mot "kitsch"?  ??? :clap:
****

Jayani

Ouais enfin ils ont utilisé "Tom Cruise" comme ils auraient pris n'importe quelle superstar, pour donner un ordre d'idées (faux bien sûr) ...

Je ne suis pas (encore) une grande connaisseuse de Bolly, et encore moins des oldies pour noter toutes les références du film, mais j'ai passé un moment agréable, évidemment je crois que mes copines totalement néophytes n'ont pas compris pourquoi j'étais au bord des larmes en voyant Kajol danser avec Shah Rukh, ou pourquoi le caméo de Govinda m'a fait autant rire.Alors j'imagine si j'avais TOUT noté. Pourtant elles ont bien aimé quand même.

Saawarya ou Om Shanti Om? Le public non amateur de bollywood qui s'est rué (enfin, c'est tout relatif) sur Devdas était plutôt du genre intello ("Oui, moi tout ça tout ça, le cinéma étranger, indien, serbo-croate bla blaaa") alors si je devais investir des sous, ce serait sur Saawarya.