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Débat : L'évolution du cinéma Hindi

Démarré par Suraj974, 07 Septembre 2007 à 09:38:34

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Maya

Citation de: Didi le 07 Septembre 2007 à 18:04:43
Pourquoi tu mets ce petit smiley de  :sorry: Meldon? C'est pour moi?
On donne tous notre avis ici, moi aussi  :sorry: :sorry:
La différence c'est que j'essaie de répondre à la question de Suraj en restant le plus objective possible et en essayant de dire autre chose que "oui, c'est bien, non c'est mal, c'était mieux avant". Non pas que je dénigre ceux qui disent cela, loin de moi cette pensée  :angel: :angel:, mais je peux dire autre chose (depuis le  premier jour où je me suis présentée sur ce forum, je vous ai dit que j'avais la quarantaine et que j'étais une professionnelle de la culture et vous m'avez acceptée -du moins en avez-vous donné l'impression- comme telle). Je sais que ça en agace quelques uns, car ils interprètent cela comme de la prétention de ma part, mais ils se trompent. Je suis et je parle sur ce forum comme dans la réalité.

Mais c'est peut-être moi qui est mal interprété ton smiley (et le message de Gorkita).

je ne veux pas répondre à la place de Meldon, mais à la lecture des post je n'avais pas pris ni son smiley, ni le message de Gorkita, spécialement "pour toi"  ???.
"Ne pas en faire une affaire personnelle", un principe pour être heureux dit Mister Ruiz dans "Les 4 accords toltèques", un livre super et là je suis total hors sujet sorry.  :-*
Plus simplement, les connaissant depuis un moment et même ayant partagé 6 jours de vie commune ou presque  :lol:, je pense pouvoir te dire qu'ils disent juste ce qu'ils pensent, et qu'ils sont ravis que tu penses différemment.  ;)


Citation de: Didi le 07 Septembre 2007 à 18:04:43
depuis le  premier jour où je me suis présentée sur ce forum, je vous ai dit que j'avais la quarantaine (...)

Ah ben je me sens moins seule  :D
je n'avais pas lu le post de présentation faut croire)


balvala

Je partage assez largement l'analyse de Suraj. Je n'aime pas du tout la tournure que prend le ciné hindi. D'ailleurs je ne regarde pratiquement plus les films récents. J'ai l'impression qu'ils ont commencé à vraiment "se détraquer" vers 2003. Bien sur le monde évolue, mais il me semble clair que le cinéma hindi évolue bien plus vite que la société indienne. Il y a un décalage formidable entre ce que montre le film Partner (vu récemment plus ou moins par hasard) et ce que vit réellement la quasi totalité de la population indienne.

Des discussions avec des Indiens m'ont confirmé un point intéressant que je suspectais : la majorité des Indiens ne comprennent pas les dialogues anglais/hinglish des films hindi actuels. On m'a dit que beaucoup de jeunes Indiens s'en fichent car l'anglais est à la mode et c'est ce qui compte, quitte à ne pas comprendre ce que racontent les acteurs. Ça démontre au passage le peu de profondeur des scénarios d'aujourd'hui.

La musique aussi est devenue détestable. Maintenant je dois me battre pour trouver un film avec au moins une chanson réécoutable.

Les qualité des acteurs et actrices aussi est en baisse. Où est passé l'énorme charisme d'une Kajol ou d'un Aamir Khan ?

L'espoir est que, comme l'a dit Leela, ce ne soit qu'une mode. Ça ne me parait pas impossible étant donné que, comme je l'ai dit plus haut, l'évolution du cinéma hindi n'est pas calqué sur celle de la société indienne.

Suraj974

Je suis content de voir que le sujet suscite le débat et des réactions !
Je tiens à dire que je suis pas du tout dans une optique à la " c'était mieux avant " j'aprécie beaucoup l'évolution technique des films hindis, quand elle est bien employé au service d'un propos ca donne des choses superbes.
Il y a de très beaux films, comme Rang de basanti, swades, ou la série des Munabhai, qui en plus d'etre très bien fait transmettent un message loin d'etre sterile.
Je rejoint la plupart des points évoqués par Leela7. Je pense que c'est une période de transition. Le ciné est le reflet de la société, et ce que j'en vois me donne pas vraiment envie d'aller en Inde (même si c'est réducteur je sais). Mais comme le dis Leela7, l'état des choses actuel est probablement intermédiaire.
- Avant de vouloir changer le monde commence par te changer toi même -I am fluent in Sarcarsm

lalita

#18
CitationLes qualité des acteurs et actrices aussi est en baisse. Où est passé l'énorme charisme d'une Kajol ou d'un Aamir Khan ?

Ben Aamir Khan est toujours là et Kajol a fait son comeback  :lol: Ils sont pas si vieux que ça, et étant donné que c'est toujours la même génération des Aamir Khan, SRK, kAJOL, incluant aussi Saif qui a commencé quelques années plus tard mais qui n'est plus tout jeune etc... ce sont encore eux qui font le plus d'argent et tournent dans la plupart des grosses productions... la fraîcheur des acteurs on repassera  :lol: . Je trouve la jeune génération tout aussi intéressante. C'est clair que Zayed est un non acteur (bon sang j'ose le citer), mais Hrithik fait du chiffre Abishek est très bon, Abay Deol a de très bons goûts  au niveau du scénario. Encore faut-il qu'on oublie un peu les grosses pointures d'hier et qu'on leur laisse une chance (pour les 2 premiers, le boulevard est déjà ouvert  :lol: )

Le mal du ciné hindi, "le faire genre"

Personnellement je ne regrète pas l'évolution du cinéma indien, il est inévitable. Mais il faut effectivement qu'il évolue en même temps que la population qui le regarde et qu'il continue  à raconter l'Inde d'une façon ou d'une autre. J'ai parlé de Being Cyrus plus en amont. Ce film représente le piège dans lequel l'Inde ne devrait pas tomber en matière de cinéma (pourtant il est pas si mal que ça). Je trouve que c'est encore plus préocupant que les remakes inaouvés.

Le Blockbuster indien imite le Blockbuster US... normal dans tous les pays c'est pareil. Transformers n'est même plus un film américain, ce n'est plus un film, c'est une formule marketing. Mais les films à petits budgets US militent, gardent leur identité et veulent montrer une autre facette de leur pays. Alors que c'est quelque chose qui ou, ne se voit pas assez en Inde, ou ne ressent pas au niveau de la réalisation. A côté de films à mini-budget comme Black Friday ou 1971, on voit fleurir des pseudos films "atypiques" qui reprennent les codes du films d'auteurs occidentals (en moins bien) pour impressionner dans les festivals et "faire genre", et pour pourquoi pas gagner un jour le fameux Oscar.
Dans "Being Cyrus", tout à l'air d'être fait comme pour "faire genre". Les acteurs parlent anglais, la musique ressmble à un air occidental connu, les personnages sont déjantés et y'a même une scène qui fait dans l'abstrait. Mais l'effort a l'air peu spontannée et sent le "faire genre". Un autre film (pas encore sorti) semble en passe de faire pareil: No Smoking. L'histoire d'un mec qui veut arrêter de fumer. Qu'est-ce que ce genre de films nous dit sur l'Inde consciemment ou inconsciemment... pas grand chose. Mais l'image est léchée, l'histoire est "différente" et les personages sont des métros cool ou des gens déchantés façon films noirs américains, tout ça pour "faire genre. (D'ailleurs dans la veine film noir indien fichtrement bien foutue, je vous conseille Ek Chalis ki last local... pti HS)

En somme pour moi le ciné hindi souffre d'un mal, qui pire que la copie, s'appelle le "faire genre". Un mal qui affecte même des fois ces productions indépendantes avec des jeunes pousses qui pensent qu'impressionner l'audience internationale, c'est forcément faire un film lent et chiant ou faire du Allen Woody sans peut être se pencher sur la façon d'innover en gardant ses propres spécificités cinématographiques (et moi aussi je fais genre et je sors ma pseudo science  :mrgreen: )

(pi pour le ciné du sud, j'y connais trop rien mais sincèrement j'accroche pas  :sorry: )

Vas-y clic pour TAHO !!

http://www.myspace.com/taholian

Juhi

Il faut dire que l'année 2007 a été assez médiocre au niveau du cinéma hindi (Perso je n'ai regardé que des films du sud ou des vieux)... mais de là à en faire une généralité: l'année 2006 a été plutôt faste (Lage Raho, RDB...). Les gens se lasseront de toute façon des Dhoom ou autres comme tout produit purement commercial.

Meldon

Citation de: Didi le 07 Septembre 2007 à 18:04:43
Pourquoi tu mets ce petit smiley de  :sorry: Meldon? C'est pour moi?

Non, non aucunement. C'était juste pour dire que c'est comme ça, le monde change et comme les vieux nocs on trouve que ça change en mal :mrgreen:
Lebnan YA Habib El 3omr (Liban, mon seul amour)

Guiridja

#21
perso moi aussi j'ai eu du mal à regarder de nouveau films hindis.

Mais moi depuis que je suis petite je regarde des films indiens mais des films du sud, et les codes ne sont pas tout à fait pareil qu'au nord (qui est un cinéma qui s'exporte dans le monde et qui se doit de répondre aux attentes de TOUS les spectateurs indiens ou autre, donc jolie filles, jolie maison, jolie ville)

c'est vrai que même avec cette difference, ils a toujours existé une certaine similitude dans les "codes" des films indiens quelqu'ils soient, c'est à dire :

film qu'on peut regarder en famille, qui est tour à tour comique dramatique violent émotif ... etc sans oublier les chants et danses qui font partis intégralement de la culture indienne.

maintenant effectivement le cinéma hindi change c'est indéniable, mais il change pourquoi ?

pour satisfaire une demande, celle de "toucher" au plus près les pays occidentaux qui sont un "modèle" économique, social et culturel pour tout les pays émergent qu'on le veuillent ou non.

malgrès ce désir grandissant de "s'identifier" au plus près à l'occident , les indiens sont des personnes assez fières de leur culture, de l'histoire et de leur pays. donc je pense que de toute façon même si le cinéma hindi vit en ce moment une "mutation", si je puis dire, il gardera quand même toujours ce petit "quelque chose" qui fait qu'on reconnait que c'est un film "indien".

maintenent pour voir des navets il n'était pas necessaire d'attendre 2007 pour en voir (aussi bien au sud qu'au nord ) comme il a été dit plus haut, le cinéma indien est une "INDUSTRIE" donc qu'on le veuille ou non, faut que ça ramène des "pèpètes" ! pour ça tout les moyens sont bon même celui de faire des films "sans identité".

mais je pense aussi que c'est comme les courant musicaux, il suffit de regarder en France, c'est la même chose que pour le cinéma hindi.
les courant musicaux comme la "house", la "dance", et certaine chansons des "années pat d'eph'" ... c'était pas de la "grande" musique, c'était du "commercial" et les gens aimaient ça (et aime encore ça pour ce qui est des chansons "commercial" de nos jours) .

ce n'est pas une insulte , c'est un phénomène de mode qui touche tout les pays à tout les niveaux et pas que le cinéma hindi d'aujourd'hui .

je pense que comme toute les périodes qui peuvent marquer de façon plus ou moins importante un pays, sa culture et son histoire; il existe un début , un milieu et une fin à tout.

le truc c'est que maintenent nous nous situons au milieu de cette tendance, et comme tout le reste elle passera pour faire place à une nouvelle tendance qui peut être nous conviendra ou que peut être on détéstera.

guiridja

gorkita

On fait pas d'omelette sans entuber des poules.

Leela7

#23
Citation de: Suraj974 le 07 Septembre 2007 à 20:09:47
Je suis content de voir que le sujet suscite le débat et des réactions !
Je tiens à dire que je suis pas du tout dans une optique à la " c'était mieux avant " j'aprécie beaucoup l'évolution technique des films hindis, quand elle est bien employé au service d'un propos ca donne des choses superbes.
Il y a de très beaux films, comme Rang de basanti, swades, ou la série des Munabhai, qui en plus d'etre très bien fait transmettent un message loin d'etre sterile.
Je rejoint la plupart des points évoqués par Leela7. Je pense que c'est une période de transition. Le ciné est le reflet de la société, et ce que j'en vois me donne pas vraiment envie d'aller en Inde (même si c'est réducteur je sais). Mais comme le dis Leela7, l'état des choses actuel est probablement intermédiaire.


Ooops, Suraj, je ne voulais pas en arriver là :roll: Tout ce que j'ai dit concerne les classe aisés de l'Inde et le nord de l'Inde (Uttar Pradesh, Delhi et Rajasthan). Je ne m'avancerai pas pour le reste. En plus, ce ne sont que mes impressions et un mal -être que j'ai moi-même ressenti face aux personnes "complexées" par "l'occidental" que je fréquentais à cause de ma situation prof et géo.
Ces impressions sont plus ou moins confirmées par "l'évolution du cinéma hindi" mais si tu le peux, pars en Inde, tu verras plein d'autres choses.
Je me souviens avoir porté un sari dans une soirée où les jeunes filles indiennes avaient privilégié le jean ou la robe décolletée. Elle m'ont regardé d'une façon que je ne saurais expliquer. Je crois que tout s'est retourné dans leur tête. Les indiens sont un peu schizophrènes (et aussi hypocrites selon les situations), ils n'arrêtent pas de faire le grand écart entre la culture indienne et la culture occidentale et ça se sent dans leurs films.

En ce qui concerne les films de 2006-2007, je n'ai pas aimé Vivah et je ne suis pas d'accord avec toi, gorkita. Justement, à un moment où la société indienne évolue et se cherche, on sort un film sur la beauté du mariage arrangé. Je trouve ça horrible et totalement hypocrite. Un film très ficelé, qui montre une Inde soit- disant typique mais plutôt utopique en fait.Par contre la forme est" indienne" (bollywoodienne?) et c'est agréable à voir. Et si vous voulez de la morale et des valeurs traditionnelles, les livres de la comtesse de Ségur, c'est pas mal non plus...là, je lance un pavé dans la mare  : Il faut dire que je suis un peu reactive après 1 an passé dans ces pseudo-valeurs traditionnelles. C'était curieux, même de la part des riches décrits ci-dessus, d'un côté, les gens ne rêvaient que d'occident, de l'autre, en face de moi, ils parlaient de valeurs indiennes, morale (valeurs évidemment peu suivis par les personnes qui en parlent, c'est bien connu )

D'ailleurs, j'ai été très étonnée (pour le fond) par Salaam e ishq qui met en scène des couples indiens modernes dans leurs différents problèmes. Et là, le format est occidental et c'est dommage.



"C'est une erreur de croire nécessairement faux ce qu'on ne comprend pas" Gandhi

http://inde2006-2007.over-blog.net/

Didi

#24
Citation de: Leela7 le 07 Septembre 2007 à 23:52:03
Les indiens sont un peu schizophrènes (et aussi hypocrites selon les situations), ils n'arrêtent pas de faire le grand écart entre la culture indienne et la culture occidentale et ça se sent dans leurs films.
Ça c'est normal, l'Inde est une jeune nation (j'entends nation au sens moderne, soit politique, du terme, 60 ans c'est très jeune, et qui plus est un pays émergent économiquement) et qu'elle soit dans une phase de construction identitaire avec ce que cela implique comme recherche, tatonements, attraction et répulsion par rapport au modèle occidental n'est pas étonnant. Je ne parlerai pas de "schizophrénie" ou "d'hypocrisie".
Je ne connais pas l'Inde, si ce n'est ce que ma sœur a pu me raconter de ses voyages, et les connaissances que j'ai pu acquérir avec des lectures. Je connais mal son cinéma encore, une soixantaine de film (années 90-2000) c'est très peu par rapport à ma culture cinématographique occidentale.
En revanche, je connais bien la culture latino-américaine et sa littérature, et je peux te dire que ce débat : devons-nous suivre le modèle culturel, en l'occurrence littéraire, laissé par les ex-colonisateurs, ou devons-nous le rejeter, comment construire une identité propre, un modèle littéraire propre avec la langue laissée par les ex-colonisateurs,  a nourri la littérature latino-américaine pendant plus de 60 ans (de 1900 à 1960 à peu près), alors que les nations latino-américaines sont devenues indépendantes au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Bref, que nous percevions ce débat de construction identitaire à propos de l'Inde moderne par son cinéma ne m'étonne guère, c'est peut-être la partie la plus visible, ou la plus accessible de l'iceberg, mais je suis sûre que ce même débat doit avoir lieu dans la littérature ( dans quelle langue écrire en anglais, en bengali, en hindi, etc.? Quels modèles littéraires adopter? etc.).

Pour en finir, l'évolution concernant les aspects techniques et/ ou culturels du cinéma Hindi ne me laisse pas indifférente (et me ravie par certains aspects, comme la disparition du OTT tapageur), mais je crois qu'il est trop tôt pour juger, on peut constater mais difficile d'aller au-delà. L'évolution technique si c'est pour servir un propos, c'est bien. Ensuite il y a de tout, comme vous l'avez signalé. Pour ma part, j'essaie de regarder un film en tenant compte qu'il est le produit d'une époque et des goûts esthétiques qui prédominaient à ce moment-là.
Je n'ai pas de nostalgies des oldies hindis, car je n'en ai pas encore vu. Je n'y suis pas encore arrivée, mais j'y viendrai, chaque chose en son temps. Mais, je n'ai pas de nostalgie avec les vieux films occidentaux, donc je ne pense pas que j'aurai ce problème-là avec le cinéma hindi.

balvala

Citation de: Leela7 le 07 Septembre 2007 à 23:52:03
Tout ce que j'ai dit concerne les classe aisés de l'Inde et le nord de l'Inde (Uttar Pradesh, Delhi et Rajasthan). Je ne m'avancerai pas pour le reste. En plus, ce ne sont que mes impressions et un mal -être que j'ai moi-même ressenti face aux personnes "complexées" par "l'occidental" que je fréquentais à cause de ma situation prof et géo.
Ces impressions sont plus ou moins confirmées par "l'évolution du cinéma hindi" mais si tu le peux, pars en Inde, tu verras plein d'autres choses.
Je me souviens avoir porté un sari dans une soirée où les jeunes filles indiennes avaient privilégié le jean ou la robe décolletée.

En ce qui concerne les films de 2006-2007, je n'ai pas aimé Vivah et je ne suis pas d'accord avec toi, gorkita. Justement, à un moment où la société indienne évolue et se cherche, on sort un film sur la beauté du mariage arrangé. Je trouve ça horrible et totalement hypocrite. Un film très ficelé, qui montre une Inde soit- disant typique mais plutôt utopique en fait.Par contre la forme est" indienne" (bollywoodienne?) et c'est agréable à voir. Et si vous voulez de la morale et des valeurs traditionnelles, les livres de la comtesse de Ségur, c'est pas mal non plus...là, je lance un pavé dans la mare  : Il faut dire que je suis un peu reactive après 1 an passé dans ces pseudo-valeurs traditionnelles. C'était curieux, même de la part des riches décrits ci-dessus, d'un côté, les gens ne rêvaient que d'occident, de l'autre, en face de moi, ils parlaient de valeurs indiennes, morale (valeurs évidemment peu suivis par les personnes qui en parlent, c'est bien connu )

À l'opposé de toi, Vivah est un des rares films récents à m'avoir beaucoup plu.

J'ai l'impression (je ne juge que sur les messages de ce thread, donc n'hésite pas à me contredire) que ton point de vue s'explique par le fait que tu ais essentiellement cotoyé des Indiens que tu qualifies toi-même de la « classe aisée », des étudiant à l'université. Une fois qu'on retire les paillettes habituelles de Bollywood (vêtements superbes, pas de poussière, pas de bruit, etc) Vivah est un film collant à la réalité de la vie de beaucoup d'Indiens.
En Inde je n'ai cotoyé quasiment que des gens ayant un niveau de vie moyen, incapables de tenir une conversation en anglais, et qui n'ont pas étudié au-delà de la 12e. Tous ces gens font des mariages tout à fait similaires à celui de Vivah et n'en sont pas malheureux pour autant. Dans Vivah le mariage est arrangé, pas forcé. Donc je ne comprends pas ce qu'il y a de « horrible et totalement hypocrite ».

Il y a une différence de perception entre les Indiens riches et qui ont étudié à l'universite (archi minoritaires) et les autres. Les premiers connaissent assez bien l'occident et vivent de façon assez occidentale, ils ont accès à Internet, etc, et peuvent donc être tiraillés entre deux cultures.
Les deuxièmes sont encore largement coupés de l'occident, notamment à cause de la barrière de la langue. Même si des apparences (comme des vêtements occidentaux) peuvent tromper, les traditions sont encore très présentes chez eux. De l'occident ils ne connaissent que les caricatures données dans les films hindi et des nouvelles données de-ci de-là dans les journaux en langue locale. Pour eux les valeurs indiennes sont authentiques et une réalité du quotidien, y compris dans les grandes villes.

Tout ça pour dire que Vivah est un film bien plus réaliste que tous les « Partner » pour une grande partie des Indiens.

gorkita

Citation de: Leela7 le 07 Septembre 2007 à 23:52:03je n'ai pas aimé Vivah et je ne suis pas d'accord avec toi, gorkita. Justement, à un moment où la société indienne évolue et se cherche, on sort un film sur la beauté du mariage arrangé.

C'est bien pour ça que je disais ne pas chercher l'essence de l'indiennitude. Je ne parle que de cinéma! Si Vivah colle ou non à l'état actuel du pays (et je crois qu'il le fait largement plus qu'un KANK en l'occurence  :mrgreen:), ou s'il est vraiment authentiquement indien, ça n'est pas ma préoccupation pour choisir de voir un film.
Tout ce que je dis c'est : Vivah m'apporte en tant que film une expérience totalement différente : ça ne ressemble pas à Chicago ou aux demoiselles d'Avignon ni à un clip de dance allemand !
On fait pas d'omelette sans entuber des poules.

lalita

#27
Je crois aussi que le grand mirage indien, c'est de faire croire que le film peut être regardé par toute la famille. A bollywood c'est de moins en moins vrai. Le système évolue un peu comme aux Etats-Unis, il est pensé pour identifier et satisfaire les goûts de chaque groupe d'âge, catégorie de personnes (NRI, indien, jeunes, pas jeunes... ). Il suffit de bien définir sa cible, de marketer le film en conséquence et dans la plupart des cas le succès vient tout seul. En ce moment, le public jeune urbain façonne la demande. Et ce public ne veut pas voir de VIvah.

Vas-y clic pour TAHO !!

http://www.myspace.com/taholian

Suraj974

Citation de: lalita le 08 Septembre 2007 à 10:16:10
Je crois aussi que le grand mirage indien, c'est de faire croire que le film peut être regardé par toute la famille. A bollywood c'est de moins en moins vrai. Le système évolue un peu comme aux Etats-Unis, il est pensé pour identifier et satisfaire les goûts de chaque groupe d'âge, catégorie de personnes (NRI, indien, jeunes, pas jeunes... ). Il suffit de bien définir sa cible, de marketer le film en conséquence et dans la plupart des cas le succès vient tout seul. En ce moment, le public jeune urbain façonne la demande. Et ce public ne veut pas voir de VIvah.


Ca n'empeche pas que Vivah et aussi Baghban ya quelques temps un peu dans la même veine, ont été des ENORMES succès alors qu'ils n'ont pas bénéficié du battage médiatique d'un Don ou d'un Dhoom2. Surement parce que comme l'a dit balvala ils parlent plus à un public plus modeste, mais beaucoup plus nombreux que celui des riches urbains.
Je pense que cette fragmentation du marché comme le dit lalita n'est pas un mal, elle peut permettre à chacun d'y trouver son compte. Les fabricants de films pourront mieux formater leurs produits , et le public aura quelque chose qui lui parle, et qui pourra du coup etre de qualité.
- Avant de vouloir changer le monde commence par te changer toi même -I am fluent in Sarcarsm

jawadsoprano

Citation de: Suraj974 le 08 Septembre 2007 à 12:19:04
Citation de: lalita le 08 Septembre 2007 à 10:16:10
Je crois aussi que le grand mirage indien, c'est de faire croire que le film peut être regardé par toute la famille. A bollywood c'est de moins en moins vrai. Le système évolue un peu comme aux Etats-Unis, il est pensé pour identifier et satisfaire les goûts de chaque groupe d'âge, catégorie de personnes (NRI, indien, jeunes, pas jeunes... ). Il suffit de bien définir sa cible, de marketer le film en conséquence et dans la plupart des cas le succès vient tout seul. En ce moment, le public jeune urbain façonne la demande. Et ce public ne veut pas voir de VIvah.


Ca n'empeche pas que Vivah et aussi Baghban ya quelques temps un peu dans la même veine, ont été des ENORMES succès alors qu'ils n'ont pas bénéficié du battage médiatique d'un Don ou d'un Dhoom2. Surement parce que comme l'a dit balvala ils parlent plus à un public plus modeste, mais beaucoup plus nombreux que celui des riches urbains.
Je pense que cette fragmentation du marché comme le dit lalita n'est pas un mal, elle peut permettre à chacun d'y trouver son compte. Les fabricants de films pourront mieux formater leurs produits , et le public aura quelque chose qui lui parle, et qui pourra du coup etre de qualité.

Le principal problème étant la perte de spontanéité. En faisant un film pour s'adresser à un type de public, il faut  respecter les codes pour ne pas déplaire à "machin" et faire adhérer "truc".  Et après on lancera les produits dérivés, on fera une suite,...

Puisque l'essentiel de l'industrie du cinéma a évolué depuis bien longtemps vers un produit de consommation rapide destiné à rester 3 semaines à l'affiche et à bénéficier d'une promo DVD agressive, les producteurs prennent le moins de ur engranger les pépetes en 1 semaine. C'est comme ça aux US et dans plein de pays, le cinéma hindi ne fait pas exception. Il y a qu'à voir le nombre de films qui restent plus de 50 jours à l'affiche... (il y en a de moins en moins à part l'EXCEPTION DDLJ  :lol: :mrgreen:).
Le cinéma tamoul et télugu pour l'instant réussissent à emmener de nombreux films au delà des 50 jours et même des 100 ou 150 (Dhee:150 et Pokiri:500 8|). Mais la pression se fait de plus en plus sentir et c'est encore un miracle à l'heure du divx et dvd pirate sorti au bout de 4 jours d'exploitation.

Il restera toujours comme partout des réalisateurs qui iront à l'encontre de cette appellation "produit" et qui feront des films sans formatage. Espérons qu'ils seront le plus nombreux possible en attendant qu'une nouvelle vague de cinéma ne voit le jour ... (je rejoins la philosophe Guiridja sur ce point  :mrgreen:).